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Nancy Pelosi, les positions sinophobes d'une « grande amie du dalaï-lama »

par Elisabeth Martens, le 10 août 2022

La démocrate Nancy Pelosi, présidente du Congrès américain et troisième personnalité politique du pays est connue pour ses positions extrêmement tranchées concernant la Chine. Elle milite auprès du dalaï-lama et de l'« International Campaign for Tibet » pour l'indépendance du Tibet. Pas étonnant qu'on la retrouve aujourd'hui aux côtés des indépendantistes taïwanais.

Quelques exemples historiques

Deux ans après les événements de la Place Tian'anmen (1989), elle s'est fait filmer alors qu'elle déployait un drapeau noir en hommage aux manifestants chinois décédés : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/nancy-pelosi-chine-taiwan-dalai-lama. Elle prétendra certainement qu'elle n'était pas au courant de « l'Opération Yellowbird », « une opération conjointe des MI6-CIA (services secrets du Royaume-Uni et des États-Unis) connue sous le nom d’Opération Yellowbird [quihttps://www.facebook.com/bruno.guigue.10/posts/2671905396288232">https://www.facebook.com/bruno.guigue.10/posts/2671905396288232)

L'implication des services secrets occidentaux dans ces événements tragiques a été avérée, leur but étant d’exfiltrer du mouvement de protestation les individus de « grande valeur pour le néolibéralisme », et elle a réussi à en extraire plus de 400 qui ont été transférés en Occident. La visite de Nancy Pelosi à Pékin en 1991 et sa vidéo postée sur les réseaux sociaux ont soutenu les mensonges de l'Occident qui a tenté de renverser la Chine par la violence ; sa tentative de coup d’État a été écrasée par Pékin. Les grands médias se sont réjouis d'aligner leurs colonnes haineuses à l'égard de la Chine.

En octobre 2007, Nancy Pelosi qui était déjà présidente de la Chambre des représentants des États-Unis a accueilli le dalaï-lama à Washington. À cette occasion, le dalaï-lama a reçu la « Médaille d’or » du Congrès américain des mains du président George W. Bush. Cette médaille est la plus grande distinction que le Congrès donne à des personnalités de renommée mondiale, elle est rarement décernée. Pour Bush, les services rendus par « Sa Sainteté » à la patrie américaine semblaient évidents et réellement précieux. Et pour cause, suite aux attentats des Tours jumelles en 2001 et la guerre sans merci que les États-Unis ont lancée contre le terrorisme, le dalaï-lama exprimait son approbation aux bombardements en Afghanistan. Après un discours devant le Parlement européen en 2001, il a déclaré lors d’une conférence de presse à Strasbourg : « J’admire le fait que les Américains choisissent soigneusement leurs cibles avec un maximum de précautions pour limiter les victimes civiles. Cela me paraît être une forme plus civilisée de violence que celle de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, ou celle des guerres de Corée et du Vietnam. »

(http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/geopolitique/209-le-dalai-lama-un-nobel-de-la-paix-pas-aussi-pacifiste-qu-il-n-y-parait)

Depuis cette cérémonie de remise de la Médaille, Nancy Pelosi est devenue une « grande amie » du célèbre représentant bouddhiste.

 

 

Cela explique sans doute sa visite au dalaï-lama suite aux émeutes sur la place du Jokhang à Lhassa en mars 2008. Dénonçant la « répression brutale » de la Chine lors des émeutes, elle a demandé l'ouverture d'une commission d’enquête internationale. On peut toutefois se poser des questions à propos de la bonne foi de Nancy Pelosi puisqu'on sait maintenant que « Toutes les déclarations, reportages, films et photos des témoins directs des événements montrent précisément le contraire de ce que ces politiciens prétendent. Nous pouvons désormais affirmer avec certitude que, ce vendredi 14 mars 2008 à Lhassa, il n’a nullement été question de manifestations, mais bien d’une émeute. Des groupes de jeunes, parfois sous la conduite de moines et armés de couteaux, de sabres, de machettes, de pierres et de cocktails Molotov, ont bouté le feu à des maisons, des commerces et des voitures. Sauf les touristes, toutes les personnes qui n’étaient pas tibétaines étaient en danger. Non seulement les Chinois Han, mais également les musulmans Hui, ont été battus, tabassés sauvagement, voire battus à mort. La violence a été extrêmement brutale et de nature ethnique et raciste. » (http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/conflits/387-5-questions-a-propos-du-soulevement-au-tibet)

En 2018, la « grande amie du dalaï-lama », présidente de la Chambre des États-Unis, récompense Dolkun Isa, le président du WUC (World Uigur Congres), un organisme revendiquant l'indépendance du Xinjiang, proche de l'ETIM (East Turkistan Islamic Movement) classé comme organisation terroriste par les Nations unies en 2002 et qui a reçu en 2019 … le Prix de la Démocratie octroyé en 2019 par le NED (National Endowment for Democracy).

Le conseil d'administration du NED décerne chaque année un Democracy Award pour récompenser « le travail courageux et créatif d'individus et d'organisations qui ont fait avancer la cause des droits de l'homme et de la démocratie dans le monde ». Comble de l'ironie : le trophée est une réplique à petite échelle de la déesse de la démocratie qui avait été construite lors des manifestations de la place Tian'anmen en 1989. Pour rappel, le NED créé en 1983 est un rejeton de la CIA ; il a fondé l'International Campaign for Tibet (ICT) en 1987, une ONG dont l'objectif était de financer et de mettre sur pied une vaste campagne « pro-indépendance-du-Tibet ». Il s'agissait, en réalité, d'une campagne menée contre la Chine et contre les communismes qui persistaient en Asie. En 2016, Dolkun Isa avait aussi reçu un prix des Droits de l'Homme de la Victims of Communism Memorial Foundation (VOC), un organisme d'extrême droite créé par les USA en 1993.

(http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/ouighours-et-tibetains/615-tibet-turkestan-mongolie-une-alliance-haute-asie-sponsorisee-par-les-etats-unis)

 

 

 

Parmi les familiers du WUC, figurent notamment les « Loups Gris », un mouvement décrit par Wikipedia comme néo-fasciste, anticommuniste, anti-grec, anti-kurde, anti-arménien, homophobe, antisémite et antichrétien. Ce sont ces gentlemen que la Chambre des Représentants des États-Unis, présidée par la « démocrate » Nancy Pelosi, a tenu à honorer en adoptant en décembre 2019 The Uyghur Act, demandant à l’Administration Trump de prendre des sanctions contre la Chine. (http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/ouighours-et-tibetains/570-apres-le-tibet-place-au-xinjiang-pour-discrediter-la-chine)

 

Et à présent, sus à Taiwan !

On peut tout d'abord rappeler qu'en 2019, la présidente Tsai Ing-Wen a refusé l'entrée à Taïwan à Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour, mais aussi au dalaï-lama et à Rebiya Kadeer, une autre « grande amie » du dalaï-lama et leader du mouvement indépendantiste ouïghour. Dès lors, Washington semblait douter de la volonté de Tsai de défendre Taïwan contre la Chine.

(https://www.taiwannews.com.tw/en/news/3721233)

 

On se demande dès lors quelle mouche l'a piquée pour accueillir bras ouverts la « grande amie » du dalaï-lama sur son île ? Que s'est-il passé pour qu'elle ait soudainement durci la ligne politique de l'île ? Les États-Unis dont la faillite se fait rudement sentir à l'intérieur du pays doivent faire tourner leur industrie d'armement. Ils sont à l’affût de toute pétarade potentielle. La guerre en Ukraine fut une occasion à saisir, ils ne s'en sont pas privés. Toutefois, leur priorité reste l'éclatement de la Chine. Si Tsai Ing-Wen en vient à des velléités indépendantistes alors qu'elle sait pertinemment que Taïwan est une province chinoise, qu'elle n’est pas un État et n’a aucun statut international, c'est que la présidente a accepté une nouvelle alliance proposé par Washington : un « chips 4 » formé par les USA, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan. Le but de l'opération est d'incorporer Taïwan à l'OTAN et de provoquer la Chine. Telle est la véritable mission de Pelosi à Taïwan.

(https://www.legrandsoir.info/au-sujet-d-une-declaration-du-pcf-sur-la-provocation-de-nancy-pelosi-contre-la-chine.html)

Même si le président Joe Biden a estimé que « le moment était mal choisi » pour la visite de Pelosi à Taïwan (mais qui pourrait croire pareille salade ?), les États-Unis ne comptent-ils pas sur les provocations de la présidente du Congrès américain pour éveiller une réaction du tac au tac de la part de la Chine ? C'est bien peu connaître leurs antagonistes : Pékin réagit à long terme, de manière mesurée, calculée. La Chine ne tombe pas dans le piège des provocations.

160 pays expriment leur engagement envers la politique d’une Chine unie, cela n'est pas pour plaire aux États-Unis. Par ailleurs, les Nouvelles Routes de la Soie ou BRI (Belt and Road Initiative) signent un rapprochement entre la Chine et l'UE, mais aussi entre la Chine et les pays islamiques : cela n'est pas non plus pour plaire à la Maison blanche. De plus, l'accord du RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership Agreement) concerne plus de 2 milliards d'individus et représente 30% du PIB mondial ; il est le plus grand accord de libre-échange au monde. Sans parler du bras de fer numérique qui se joue entre les États-Unis et la Chine et qui peut rapidement faire basculer l'économie mondiale vers un futur incertain.

Washington doit se rendre à l'évidence que son hégémonie n'est plus du goût de tous. Une « Crazy Pelosi » (comme la surnomme Trump) n'est peut-être pas tombée comme un cheveu dans la soupe en posant son pied sur le sol taïwanais. « Cette provocation s'inscrit dans toute la démarche agressive des États Unis en déclin. Elle fait partie de ces initiatives comme l'élargissement des capacités d'interventions de l'OTAN en Eurasie, sa coordination aux côtés de la QUAD et de l'AUKUS comme la multiplication des bases US dans la région qui forment un véritable cordon sanitaire autour de la Chine. »

(https://www.legrandsoir.info/au-sujet-d-une-declaration-du-pcf-sur-la-provocation-de-nancy-pelosi-contre-la-chine.html)

 

Un jeu dangereux par temps caniculaire sur notre planète en dérive ! « Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler » fit remarquer Xi Jinping à Joe Biden.