Cinq questions à propos du soulèvement du 14 mars 2008 au Tibet
par Peter Franssen, le 19 mars 2008
Vendredi 14 mars dernier, une émeute éclatait à Lhassa, la capitale de la Région autonome du Tibet. Partout dans le monde, ces événements ont donné lieu à des protestations contre l’intervention de la police anti-émeute et l’armée chinoises. Voici cinq questions à ce propos et, chaque fois, une esquisse de réponse.
1. Que s’est-il réellement passé ?
2. Quel était le but des émeutes ?
3. Des média-mensonges : dans quel but ?
4. Le mouvement tibétain est-il spontané et indépendant ?
5. Toute la communauté internationale condamne-t-elle la Chine ?
1. Que s’est-il réellement passé ?
En Occident, l’opinion publique a eu l’impression que des manifestants pacifiques, sous la direction de moines, avaient défilé dans les rues pour réclamer la liberté et que la police et l’armée chinoises étaient intervenues de façon très répressive. Entre une semaine et dix jours après les faits, il y a toujours, dans l’opinion publique, nombre de gens qui retiennent cette version des faits. Comme la présidente du parlement américain, Nancy Pelosi, numéro deux des États-Unis dans la hiérarchie politique, qui prétend que le comportement de la Chine est « un défi à la conscience du monde entier ».
« Si nous ne parlons pas maintenant, nous n’aurons plus jamais le droit de parler », ajoute cette dame. Le dalaï-lama l’a remerciée en disant que les États-Unis étaient « les champions de la liberté et de la démocratie ». Le dalaï-lama peut dire qu’il a de la chance d’être tibétain et de ne pas habiter, d’aventure, au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Afghanistan ou en Irak, pour ne citer que quelques pays contre lesquels les États-Unis, ces « champions de la liberté et de la démocratie », ont déclenché des guerres. Guerres qui, par ailleurs, ont toutes reçu le soutien de ce pacifiste à l’éternel sourire qu’est le dalaï-lama.
Deux jours après Nancy Pelosi, c’était le tour du président du parlement européen, l’Allemand Hans-Gert Poettering. « Si le gouvernement chinois suit cette ligne dure contre le Tibet, nous devons envisager un boycott des JO », a-t-il dit.
Auparavant, cette suggestion avait déjà été faite par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Son homologue allemand Frank Walter Steinmeier a mis en garde la Chine contre le fait que son approche de la crise compromettait les JO
On peut se poser des questions à propos de la bonne foi de Pelosi, Poettering, Kouchner, Steinmeier. Toutes les déclarations, reportages, films et photos des témoins directs des événements montrent précisément le contraire de ce que ces politiciens prétendent. Nous pouvons désormais affirmer avec certitude que, ce vendredi 14 mars à Lhassa, il n’a nullement été question de manifestations, mais bien d’une émeute. Des groupes de jeunes, parfois sous la conduite de moines et armés de couteaux, de sabres, de machettes, de pierres et de cocktails Molotov, ont bouté le feu à des maisons, des commerces et des voitures. Sauf les touristes, toutes les personnes qui n’étaient pas tibétaines étaient en danger. Non seulement les Chinois Han, mais également les musulmans Hui, ont été battus, tabassés sauvagement, voire battus à mort. La violence a été extrêmement brutale et de nature ethnique et raciste.
Ci-dessous, vous pouvez lire une série de témoignages, surtout de sources occidentales.
« En face de notre hôtel, ils ont bouté le feu à quatre bâtiments ». « Au carrefour en face de mon hôtel, j’ai vu comment des Tibétains en colère criblaient des pierres des Chinois passant en scooter. Quand l’un d’eux tombait de son scooter, il se faisait horriblement tabasser. Ils étaient maltraités » , déclare un touriste hollandais dans De Volkskrant.
« Les vieilles personnes n’ont pas été épargnées non plus ». Le journal français Le Parisien donne la parole au touriste canadien John Kenwood, qui raconte comment une bande a arraché un vieillard à son vélo, l’a battu à coups de poing et de pied. Un passant occidental a pu tirer le vieillard d’affaire.
Des images d’émeute
Voici un petit film qui montre comment un homme en furie s’en prend à un Chinois roulant en scooter. À six ou sept reprises, il frappe le Chinois à la tête avec une pierre. D’autres se précipitent pour jeter le Chinois à bas de son scooter et ils continuent de le battre. Le Chinois tombe sur le sol et reçoit encore des coups et des pierres. Un peu plus tard, cet homme a été admis à l’hôpital. Il a perdu un oeil. Mise en garde : le film est particulièrement choquant.
Hôpitaux et écoles n’ont pas été épargnés.
Le bilan est très lourd : 13 morts, 325 blessés, 422 magasins, 120 maisons d’habitation, 6 hôpitaux et 7 écoles ont subi des déprédations à des degrés divers.
Lisez l’article http://english.peopledaily.com.cn/90001/90776/90882/6376824.html
Cinq jeunes filles brûlées vives.
Un groupe de manifestants a incendié un magasin à Lhassa. Six vendeuses y travaillaient. Cinq ont péri, brûlées vives. La plus vieille avait 24 ans, la plus jeune 18 ans.
Lisez l’article http://www.chinadaily.com.cn/china/2008-03/20/content_6553129.htm
« Des manifestants, non. Des criminels ! ».
Le journal allemand Junge Welt dit dans un de ses titres qu’il ne s’agissait pas de manifestants, mais de criminels.
Lisez l’article http://www.jungewelt.de/2008/03-20/059.php
« Partout autour de moi, le feu faisait rage ».
Le journaliste Benjamin Morgan interviewe un certain nombre de touristes étrangers qui sont rentrés de la capitale tibétaine Lhassa. Les touristes avaient du mal à trouver leurs mots pour décrire les brutalités auxquelles ils avaient assisté.
Lisez l’article http://www.smh.com.au/news/world/crackdown-as-10-burnt-to-death-in-tibet-riots/2008/03/15/1205472170804.html
« Ils battaient les gens à coups de pierres, de couteaux de boucherie, de machettes ».
Le témoignage de l’Espagnol Juan Carlos Alonso.
Des blessés racontent.
Depuis leur lit à l’hôpital, deux musulmans racontent.
Lisez l’article http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/16/content_7802771.htm
Un petit film de la BBC
montre des images des événements. Lundi (17 mars), la BBC a présenté un petit film des violences dans la capitale tibétaine Lhassa.
Les musulmans aussi étaient agressés.
Depuis Lhassa, le journaliste James Miles témoigne de la façon dont les émeutiers s’en sont pris à tous ceux qui n’étaient pas tibétains.
Lisez l’article http://www.economist.com/daily/news/displaystory.cfm ?story_id=10870258
« J’ai vu comment ils battaient des gens à mort ».
Un touriste danois témoigne. L’article est en danois, mais vous pouvez en lire une partie ici en anglais.
« Le quartier musulman a été entièrement détruit ».
Des magasins ont été pillés, incendiés dans le quartier musulman, tout a été détruit, raconte un touriste.
2. Quel était le but des émeutes ?
Provoquer le gouvernement chinois
Le soulèvement était-il spontané ? Était-ce une explosion de colère populaire qui, hélas, a mal tourné ? C’est ce que veut nous faire croire le dalaï-lama. Pourtant, des organisations extrémistes ont admis qu’elles avaient effectivement voulu et planifié ces événements. Provoquer les autorités chinoises, telle était la tactique prévue. Le 15 mars, c’est-à-dire le lendemain des événements, paraît dans The Seattle Times un article intitulé « Tester la Chine ». Tsewang Rigzin, le président de la très extrémiste Ligue de la jeunesse tibétaine, y déclare que les JO constituent une occasion unique de porter leur cause à l’attention de l’opinion mondiale : « Nous voulons tester la Chine. Nous voulons qu’elle montre son vrai visage. C’est pourquoi nous les provoquons à ce point. »
Ce qui était prévu s’est également déroulé sur place. Dans ce film, http://news.cctv.com/china/20080320/107214.shtml on voit, après environ 90 secondes, un homme armé de deux bâtons, debout sur le toit d’une voiture de police. Il dirige une bande d’incendiaires, de pillards et de lyncheurs. Cet homme est cadre de la Ligue de la jeunesse tibétaine et il est bien connu des services de police. Il est entré dans la clandestinité. Cet homme faisait partie d’un groupe de 40 Tibétains qui, un mois avant les faits, ont subi un entraînement intensif de trois jours dans la ville indienne de Dharamshala, où séjourne le dalaï-lama. L’un des formateurs n’était autre que le rédacteur en chef de The Voice of Tibet, une station de radio financée par la CIA. Les cours traitaient de l’approche des médias, de la situation au Tibet, de l’importance des jeux Olympiques, de l’importance d’une action coordonnée sur le terrain même…
Deux de ces manuels de cours ont déjà été utilisés plus tôt, entre autres en Europe de l’Est. Des jeunes des organisations d’extrême droite Otpor (Serbie) et Pora (Ukraine), encadrés et formés par la CIA et d’autres services de renseignements, ont suivi ces cours en guise de préparation aux fameuses « révolutions orange ». En 2006, l’Institut Albert Einstein a traduit ces cours. L’un d’eux a été préfacé par le dalaï-lama en personne.
Restaurer la théocratie
La déclaration du président de l’organisation de jeunesse ci-dessus concorde avec les objectifs de l’émeute tels qu’ils ont été fixés par cinq organisations séparatistes tibétaines. Dans ce texte, il est écrit que les cinq organisations visent à déclencher une révolte qui annoncerait la fin de « l’occupation ». Ces cinq organisations sont : le Congrès de la jeunesse tibétaine, l’Association des femmes tibétaines, le Mouvement Gu-Chu-Sum du Tibet, le Parti national démocratique du Tibet et les Étudiants pour un Tibet libre. Dans leur cahier de revendications, on peut lire qu’elles veulent le retour au Tibet du dalaï-lama, à qui « il convient de donner la place qui lui revient de droit comme dirigeant légitime du peuple tibétain ». Ces organisations veulent donc le retour de la théocratie. C’est donc la même chose que si les fondamentalistes catholiques réclamaient la restauration en Europe de l’ordre du haut moyen âge, tout « en donnant au pape sa place légitime » à la tête du pouvoir temporel.
Declaration Tibetan Uprising (Déclaration à propos de l’insurrection tibétaine), 4 janvier 08
Choisir la voie de l’escalade dans la violence
Auprès de l’opinion publique, le mouvement tibétain passe pour être très amical et pacifiste, essentiellement spirituel et porté sur l’élévation des âmes. Mais la réalité est tout autre. Six jours après qu’il y a eu des morts à Lhassa et qu’on aurait pu espérer voir apparaître quelques tiraillements de conscience chez les instigateurs des troubles, ils surenchérissent au contraire dans la violence. Le 20 mars, des cadres des cinq organisations séparatistes mentionnées plus haut avaient une rencontre avec le dalaï-lama. Ils lui ont demandé de lancer un appel direct à la violence.
Tibetan Youth Congress meets Dalai Lama Meyul (Le Congrès de la jeunesse tibétaine rencontre le dalaï-lama), 20 mars 2008
Essayer de faire éclater la Chine
Certaines figures de proue du mouvement tibétain visent l’éclatement de la Chine et ils veulent que, non seulement le Tibet, mais également la Région autonome du Xinjiang et la Mongolie intérieure se séparent de la Chine. Les cinq organisations susmentionnées ont organisé une « marche de la paix » qui est partie le 10 mars de la ville indienne de Dharamsala, durera cinq mois et franchira la frontière sino-indienne au Tibet le 8 août, c’est-à-dire le jour même de l’inauguration des JO. Les Tibétains ne marchent pas seuls. Ils le font, disent-ils, « avec des gens d’autres territoires occupés comme la Mongolie et le Turkestan oriental (Xinjiang) ». Ces « territoires occupés » doivent eux aussi être libérés.
Tibetaanse Vredesmars : ’Return Home March’ Passie voor de Rechten van de Mens (Marche tibétaine de la paix : « La marche du retour au pays », une passion pour les droits de l’homme), 8 mars 2008
3. Des média-mensonges : dans quel but ?
La plupart des hommes politiques et des médias occidentaux ont condamné la Chine pour ce qui s’est passé à Lhassa. Mais comment réagiraient-ils si des bandes de jeunes se mettaient à piller et à incendier les magasins de l’avenue Louise, à Bruxelles ? Ne réclameraient-ils pas des interventions musclées et des sanctions sévères ? À Lhassa, la police a opéré avec une très grande retenue durant toute la journée du vendredi 14 mars. Pourtant, on peut lire que la Chine a fait montre d’une « violence excessive ». Pour faire avaler cette absurdité à l’opinion publique, divers médias ont joué un rôle peu recommandable. Ils ont voulu nous faire croire que les meurtriers et les incendiaires étaient des combattants de la liberté qu’on avait atrocement massacrés. Manifestement, ils voulaient discréditer la Chine, même s’il fallait pour ce faire user des pires mensonges. Ce vendredi 14 mars, à Lhassa, les Tibétains étaient « abattus comme des chiens », prétend ABC
L’International Herald Tribune fait savoir à ses lecteurs que 30 Tibétains ont été abattus. Le Sydney Morning Herald prétend de son côté que 80 Tibétains ont été abattus
Radio Free Asia a placé un petit film sur son site Internet en prétendant que des centaines de personnes « protestaient pacifiquement à Lhassa jusqu’au moment où la police chinoise en a abattu deux ». Cette station de la CIA croit manifestement ses propres mensonges car, dans le film, on voit uniquement des voitures et des bâtiments qui sont la proie des flammes. Et pas un seul policier.
Les médiamensonges éreintés par la critique
Les étudiants chinois à l’étranger ont été très indignés par le traitement des informations dans les médias occidentaux. Ils ont lancé un site Internet http://www.anti-cnn.com/ et y réfutent les médiamensonges. Vous trouverez un résumé de ces mensonges et de leurs réfutations sur ce petit film de 4 minutes.
Reporters sans honte
Outre les milieux entourant le dalaï-lama, c’est surtout l’organisation Reporters sans frontières qui a joué un rôle prépondérant dans la campagne mensongère. RSF se prétend une organisation indépendante défendant partout la liberté de la presse et les droits de l’homme. RSF a pas mal d’influence sur les médias occidentaux, même si, en tant qu’organisation, ce n’est qu’une usine à mensonges. RSF n’a cessé de publier des articles haineux et de tenter d’imputer à la Chine les troubles et les victimes. L’organisation lance un appel en vue de boycotter les JO (lisez ici). Reporters sans frontières est dirigée et cofinancée par le service américain de renseignements, la CIA. Son patron est Robert Ménard, un homme qui entretient d’étroits liens avec la mafia de Miami. RSF dit de Cuba que « c’est la plus grande prison de journalistes au monde ». Une allégation qui a quand même de quoi vous couper le souffle car, ces quarante dernières années, 791 journalistes ont été assassinés en Amérique latine, mais pas un seul à Cuba.
Robert Ménard et son équipe sont aussi très actifs contre la Chine. Ménard est l’homme qui, la semaine dernière, a perturbé la cérémonie d’ignition de la flamme olympique. Si bien des médias tombent encore dans le panneau des mensonges de Ménard, l’Unesco ne s’y trompe plus : il y a peu, cette organisation a mis un terme à son soutien de RSF et a expliqué, dans une déclaration, que RSF avait fait preuve à plusieurs reprises d’une absence d’éthique en traitant certains pays de façon très peu objective.
4. Le mouvement tibétain est-il spontané et indépendant ?
Quelque 5,4 millions de Tibétains vivent en Chine, soit 0,4 % de la population totale du pays. Le petit et courageux David contre le grand et méchant Goliath : voilà l’image que l’on propose à l’opinion publique. Ici aussi, la vérité est tout autre. Le principal soutien du mouvement tibétain, ce sont les États-Unis et plus spécifiquement la CIA et le ministère des Affaires étrangères. Depuis un demi-siècle, le dalaï-lama entretient des rapports très étroits avec ces deux piliers de la politique étrangère américaine. C’est sur l’insistance de la CIA et en échange d’un beau paquet de dollars que le damaï-lama quitte le pays pour l’Inde et ce, malgré un accord avec le gouvernement de Beijing. Depuis des années, la CIA s’emploie à mijoter une révolte armée au Tibet. Laquelle éclate en 1959. À l’époque, la CIA a un camp d’entraînement dans le Colorado et elle y initie des centaines de Tibétains à la guérilla et au terrorisme. Ce programme se poursuit jusqu’en 1961. Mais le conflit de faible intensité (LIC) qu’entretient la CIA au Tibet se poursuit aujourd’hui encore. Seules les méthodes et les tactiques de ce LIC ont été modifiées.
On peut en apprendre plus ici : http://www.atimes.com/atimes/China/JC26Ad02.html
Un financement via la CIA
L’emprise des États-Unis sur le mouvement tibétain est évidente quand on voit que ce sont principalement les Américains qui maintiennent financièrement ce mouvement. En 1998, le journaliste Jim Mann écrit dans le journal australien The Age un article intéressant qui s’appuie sur des documents des autorités américaines. Il y est entre autres révélé que, dans les années 1960, la CIA offrait 1,7 millions de dollars par an au mouvement tibétain à l’étranger. Le dalaï-lama lui-même recevait 180.000 dollars par an de la CIA
On peut naturellement se demander quelle est la teneur démocratique du dalaï-lama lorsque les assises financières de son mouvement sont assurées par une organisation dont le palmarès s’orne de millions de morts un peu partout sur la planète.
Un financement opéré via le NED
Dans la même période et celle qui suit, la CIA est mise en cause en raison de l’application au Vietnam du programme Phoenix, qui coûte la vie à 26.000 personnes, du coup d’État contre le président Allende au Chili et du soutien aux escadrons de la mort en Amérique latine. Il s’ensuit qu’une partie des activités de la CIA sont transférées à un nouvel organisme à l’appellation cynique de National Endowment for Democracy (NED, Dotation nationale en faveur de la démocratie). Une grande partie du soutien financier au mouvement tibétain émane désormais de cette source. L’argent arrose entre autres l’International Campaign for Tibet (ICT), une organisation qui tente de gagner l’opinion mondiale aux points de vue du dalaï-lama. Au conseil d’adminsitration de l’ICT siègent entre autres l’agent de la CIA et président tchèque Vaclav Havel et l’ancien président de la Lituanie Vytautas Landsbergis. Les deux hommes sont également membres du Comité international pour la démocratie à Cuba, un club très huppé d’extrême droite.
Un autre bénéficiaire de l’aide financière américaine est le Tibet Fund (Fonds Tibet). Cette organisation voulait convaincre les Tibétains et le monde entier de la légitimité du dalaï-lama. Il a également formé des journalistes dans la même vision. En 2001, Sharon Bush en était la directrice : elle n’est autre que la belle-sœur de l’actuel président des États-Unis. Un autre groupe reçoit de l’argent du NED : le Tibet Information Network (Réseau d’information sur le Tibet), dont le siège est situé à Londres. Le groupe a également une vocation propagandiste. Il est dirigé par Richard Oppenheimer, un journaliste qui a travaillé pendant 22 ans pour la BBC. De même, la Tibetan Literary Society (Société littéraire tibétaine) palpe les deniers du NED pour sa publication du journal Bod-Kyi-Dus-Bab (Tibet Times). Le Tibet Multimedia Center figure lui aussi sur les feuilles de paie du NED : il diffuse des cassettes audio et vidéo avec les messages du dalaï-lama. La Tibetan Review Trust Society a reçu de l’argent du NED pour la publication du mensuel Tibetan Review. Depuis 1996, l’émetteur de radio Voice of Tibet est financé par le NED pour ses émissions en tibétain et en chinois.
Dans le rapport du NED pour 2006, on peut lire que cinq organisations tibétaines reçoivent de l’argent pour un total de 173.000 dollars. La liste n’est pas complète en raison du « caractère confidentiel » de certaines donations.
Un financement via les Affaires étrangères
Le NED n’est pas le seul bailleur de fonds du mouvement tibétain. De l’argent américain arrose également le dalaï-lama et son entourage via le Bureau of Democracy, Human Rights and Labor (DRL – Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail) du ministère des Affaires étrangères. Ce DRL reçoit de l’État de l’argent qu’il peut utiliser afin de favoriser la « démocratie et les droits de l’homme » partout dans le monde. Un quart de tout cette manne va à des organisations qui s’intéressent à la « démocratie et aux droits de l’homme » en Chine. Il s’agit en grande partie d’organisations tibétaines. L’an dernier, le DRL a pu ainsi distribuer 23 millions de dollars. Un bon tiers de cet argent va au NED, le reste est distribué par le DRL même. Entre autres, au Tibet Fund déjà mentionné.
Le rapport annuel le plus récent du Tibet Fund date de 2005.
Il y est écrit qu’en 2005, le fonds avait un budget de 5 millions de dollars, dont une moitié en provenance du gouvernement américain, surtout du Bureau de la population, des réfugiés et de l’immigration du ministère des Affaires étrangères. Ce bureau est une composante du DRL. Cette année-là, le Fonds a offert 500.000 dollars au dalaï-lama en personne.
Un financement en provenance de l’Europe
Le gouvernement américain est le principal financier du mouvement tibétain. La prédilection du dalaï-lama pour la politique étrangère des États-Unis est donc très compréhensible. Mais les gouvernements européens n’hésitent pas non plus de mettre la main à la poche. Une grande partie du financement se fait non pas directement, mais par le biais de fondations dont, entre autres, la Friedrich Naumann Stiftung (fondation) et la Heinrich Böll Stiftung. Afin d’exprimer sa reconnaissance, le dalaï-lama a remis en 2005 le prix Light of Truth (Lumière de la vérité) au comte Otto Lambsdorff, président de la Friedrich Naumann Stiftung.
Vous pouvez lire ici un rapport à ce sujet : http://www.savetibet.org/nl/news/news.php ?id=12
5. Toute la communauté internationale condamne-t-elle la Chine ?
S’il faut en croire les informations occidentales, la Chine est complètement isolée, désormais : le monde entier la condamne. En réalité, depuis le 14 mars, une bonne centaine de pays ont exprimé leur soutien à la Chine. Les mots de « communauté internationale », dans la bouche du président américain Bush, du président français Sarkozy et de la chancelière allemande Merkel, ne couvrent surtout qu’eux-mêmes. L’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique n’entrent pas en ligne de compte, pas plus que les pays de l’ancienne URSS. On se souviendra de ce que la « communauté internationale » de George W. Bush avait également soutenu la guerre de ce dernier contre l’Irak. Mais, à y regarder de plus près, ce n’était absolument pas le cas.
Pour le Vietnam, le Cambodge, le Bangladesh, la Chine a agi correctement.
Les gouvernements du Vietnam, du Cambodge et du Bangladesh ont été les premiers à exprimer leur soutien à la Chine. Le vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères a déclaré : « Le Vietnam soutient pleinement le gouvernement chinois dans ses mesures en vue de stabiliser la situation au Tibet. »
lisez l’article http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/21/content_7832281.htm
Hugo Chávez : soutien à la Chine et aux JO
Le président vénézuélien a exprimé sa répulsion pour ce que les incendiaires de Lhassa ont fait. Il est convaincu que les États-Unis sont coresponsables de ces événements.
La Russie, la Biélorussie, le Pakistan, les nations arabes…
Il n’y a pas que les voisins directs de la Chine qui ont exprimé leur soutien à Beijing. (lisez l’article http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/22/content_7836298.htm )
Les pays de l’Asie centrale, le Sierra Leone, le Bénin, la Syrie… La Mongolie, le Népal, le Tadjikistan… La liste est longue. Le ministre syrien des Affaires étrangères a dit des émeutes à Lhassa : « la Syrie condamne ces événements et les milieux qui se trouvent derrière. Nous exprimons notre solidarité avec la Chine et nous rangeons aux côtés de la Chine. »
lisez l’article http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/22/content_7836298.htm
Cuba condamne les séparatistes tibétains C’est dans des termes très sévères que le gouvernement cubain a condamné le soulèvement de Lhassa. Cuba a également déclaré que les attentats contre les ambassades chinoises à l’étranger constituaient de graves infractions à la Convention de Vienne sur mes relations diplomatiques.
lisez l’article http://english.peopledaily.com.cn/90001/90776/90883/6379900.html