La leçon à tirer des émeutes de mars 2008 au Tibet
par Jean-Paul Desimpelaere, le 8 mars 2010
La Chine ne veut en aucun cas se laisser diviser au nom du « marché libre » imposés par les autres Grands de ce monde qui, eux, n’hésitent pas à se servir du nationalisme pour affaiblir leurs concurrents. Pour la Chine, résister à cette ingérence reste la priorité et l’agitation internationale autour de « l’indépendance du Tibet » reste évidemment un problème majeur, mais ils font aussi leur examen de conscience … Le gouvernement chinois aurait-il tiré une leçon des émeutes de mars 2008 à Lhassa ?
Qu’est-ce qui peut être amélioré au Tibet ? Où y a-t-il un point faible ?
La région compte un demi-million de personnes excédentaires sur le marché de l'emploi. Cela représente presque un cinquième de la population. Ce n’est pas que ces gens n’aient rien à faire, mais ils n’ont pas assez à faire. De plus, ils sont peu ou pas qualifiés et constituent une main d’œuvre superflue dans l’agriculture et dans l'élevage.
Les Tibétains ont une scolarité qui dure en moyenne 6 ans, pour une moyenne nationale chinoise de 8,5 ans. Le gouvernement chinois, en accord avec le gouvernement local tibétain, s’attaque à ce problème à un tempo accéléré. Des formations pour cent à deux cents mille personnes non qualifiées sont organisées dans des domaines aussi variés que l’électricité, la construction, la culture maraîchère, le tourisme, l'artisanat, etc. De plus, de nouveaux programmes sont mis en route pour des diplômés des écoles supérieures et techniques. Chaque année, de 2009 à 2013, 120 diplômés tibétains pourront suivre une année de spécialisation en Chine intérieure. Des bourses d'étude sont prévues à cet effet, agréées par le Conseil d’État et le cabinet ministériel de la Chine. Il s’agit de formations spécialisées en pédagogie, soins de santé, recherche scientifique et en économie.
Parallèlement, le Parti Communiste Chinois appelle les autres provinces chinoises à sponsoriser les écoles du Tibet. Résultat : 3000 ordinateurs ont été envoyé aux écoles primaires et secondaires tibétaines. Les écoles tibétaines sont maintenant plus fournies en matériel informatique que les belges, puisqu'elles disposent d'environ un ordinateur pour dix élèves.