La fête chinoise du printemps et le nouvel an tibétain

par Jean-Paul Desimpelaere, le 17 avril 2011

A Lhassa, de mi-décembre à fin février, l’humeur est à la fête. Trois célébrations de nouvel an se succèdent, dans l’ordre : la nouvelle année occidentale, chinoise et tibétaine.

Le nouvel an tibétain (ou Losar) tombe le jour de la deuxième pleine lune après le solstice d'hiver. Cette fête est antérieure à l’arrivée du bouddhisme au Tibet (au 7ème siècle), elle date de la tradition cultuelle Bön, un ensemble complexe de cultes animistes. Ce jour-là, de nombreux animaux étaient sacrifiés aux dieux.

Le nouvel an chinois (ou chunjie, fête du printemps) tombe le jour de la deuxième nouvelle lune après le solstice d'hiver. Il arrive donc un peu plus tôt que la nouvel an tibétain.

Durant la période du Losar, ce sont surtout les Tibétains du Tibet qui se rendent à Lhassa. Alors que la fête du printemps (le Chunjie), pour laquelle tout le monde en Chine bénéficie d'au moins une semaine de congé, donne l’occasion à des dizaines de milliers de Tibétains résidant ailleurs en Chine de visiter leur famille et leurs connaissances à Lhassa. Ils y passent parfois un mois ou deux, visitent les temples, cherchent un travail temporaire pour financer leur voyage, font un peu de commerce, etc. Ils logent souvent à plusieurs dans des petites chambres sobres et obscures (trois mètres sur trois, sans toilette ni eau) dans le vieux centre piétonnier. Ces chambres leur coûtent 150 yuan par mois (environ 15 euros).

Le Chunjie attire aussi beaucoup de touristes dans la capitale tibétaine. En 2011, on attend presque un million de visiteurs, toutes nationalités confondues, soit le double du nombre d’habitants de l’arrondissement de Lhassa.