"L’Histoire du Bouddhisme tibétain : la compassion des puissants"

par Elisabeth Martens

Editions L’Harmattan, octobre 2007  ISBN : 978-2-296-04033-5  prix : 25,50€

Passionnante leçon d’histoire – celle du Tibet – et interrogation à propos des fonctions psychologiques, sociales et politiques des religions, en particulier celles du Bouddhisme au Tibet, cet ouvrage rend au Bouddhisme tibétain son statut de religion qui, comme toute autre religion, a connu une évolution en accord avec son environnement social.

Sur le Haut Plateau, l’enseignement du Bouddha a vogué, pendant un millénaire, loin de la compassion et de la tolérance qui sont, actuellement, les images de marque du Bouddhisme tibétain : il a servi à implanter son autorité morale et spirituelle sur les populations tibétaines et à s’entourer de biens matériels. L’auteure nuance ensuite le trop angélique discours auquel nous avons été habitués depuis une cinquantaine d’années à propos de l’histoire récente du Tibet. Le regard critique que l’auteure porte sur le Bouddhisme tibétain donne une perspective nouvelle à la relation triangulaire établie, depuis 1959, entre le Tibet, la Chine et l’Occident.

La lecture en filigrane du « conflit sinotibétain » montre une stratégie géopolitique de longue haleine engagée par l’Occident au coeur de la Guerre Froide, en vue de nettoyer la Chine de son drapeau rouge. Le Bouddhisme tibétain d’aujourd’hui, aseptisé et modelé à nos demandes, a-t-il encore quelque chose à gagner en séduisant un Occident que l’on prétend en « vide spirituel » ? Elle invite le lecteur à parcourir d’un pas alerte les coulisses du Bouddhisme tibétain, et dont l’humour relativise le culte que nous vouons volontiers au Toit du Monde.

Présentation du livre

par Elisabeth Martens, juin 2008

"Mon livre est avant tout une interrogation philosophique, somme toute, assez peu originale : pour quelles raisons l’être humain a-t-il besoin des religions ? Celles-ci peuvent-elles être considérées comme une faculté d’adaptation spécifique à l’être humain, une faculté d’adaptation qui lui a permis de survivre dans un environnement difficile ? Au début de l’humanité, les religions ont-elles servis aux êtres humains à mieux s’adapter à des conditions de vie précaires, comme la trompe d’un éléphant qui permet à ce dernier d’aller chercher les feuilles les plus tendres au sommet d’un arbre ?

Actuellement, le retour du religieux que l’on note de par le monde tend à montrer que l’être humain a encore besoin des religions ; qu’en des époques particulièrement insécurisantes, les êtres humains font massivement appel aux religions. Cela appuie la thèse selon laquelle les religions naissent d’une disposition particulière du cortex cérébral humain à inventer "du sécurisant". Pourtant les fidèles, de quelle obédience qu’ils soient, affirment que la foi n’a rien de sécurisant. Mais, puisque les chiffres montrent l’inverse, on peut quand-même se poser la question : en quoi les religions sécurisent-elles les êtres humains ?

 

D’une part, elles leur offrent une structure de pensée, des références et des balises, dans un monde où les informations vont dans tous les sens et nous submergent ; de ce fait, elles donnent un sens à la vie et les croyants ne doivent plus eux-mêmes chercher une direction à leur vie.

D’autre part, elles leur promettent un au-delà de nos conditions physiques, matérielles, et même parfois temporelles : une transcendance de nos contingences et, par là, une manière de résoudre nos contradictions. Ceci étant vrai pour toutes les religions, il était inéluctable qu’elles aient un impact majeur sur l’avenir des groupes sociaux. De fait, l’histoire des religions montre que, partout, elles se sont liées au pouvoir, politique et économique.

Ce dernier, se rendant compte de l’énorme emprise psychique des religions sur les êtres humains, ont systématiquement fait appel à elles. Pouvoirs religieux et politique, même officiellement séparés, ont évolué, et évoluent encore, de paire, en vue de servir, et parfois de garantir, l’organisation des sociétés.

Le Bouddhisme répond aux critères du religieux cités plus haut. Tout d’abord, il propose un chemin de vie, que le Bouddha a appelé « chemin aux huit embranchements » ; les bouddhologues parlent du dharma comme d’une « méthodologie asiatique ».

Beaucoup de sympathisants occidentaux du Bouddhisme s’en tiennent à cette méthode, qualifiée parfois de « thérapeutique », et assimilent donc le Bouddhisme à une « philosophie de vie ». Mais l’enseignement du Bouddha est aussi, et surtout, un enseignement libérateur, au même titre que celui de Jésus. Le dharma enseigne la manière de se libérer de la souffrance inhérente à toute vie humaine, il indique la voie pour sortir du samsara (roue de la vie) et pour entrer dans le nirvana.

Il s’agit bien d’une transcendance dont parle le Bouddha : le nirvana est décrit comme un au-delà de toute dualité (source de toute souffrance), or ce qui anime notre vie matérielle, ce sont les dualités (ou opposés-complémentaires). Un au-delà de toute souffrance, un au-delà de toute dualité, est un au-delà de notre vie matérielle, donc une transcendance. Par ailleurs, le Bouddhisme, partout où il est passé, s’est intimement lié au pouvoir. En effet, puisqu’il s’agit d’un enseignement qui n’est pas à la portée du premier venu, il touche d’abord les « grands » du monde, qui grâce à leurs richesses, sont aussi les plus instruits. Anciennement, il s’agissait des rois, des princes, des empereurs, et maintenant, des intellectuels, universitaires, banquiers, stars de cinéma, ministres, etc.

Loin d’être destiné aux plus démunis, comme l’est l’Evangile par exemple, sa nature même le porte vers les hautes sphères de la société. D’ailleurs, pour qu’un enseignement insiste tant sur l’aspect nocif de l’ego, c’est qu’il est destiné à des ego superpuissants !

Le Bouddhisme tibétain est un exemple particulièrement éloquent de l’implication du politique dans le religieux (ou du temporel dans le spirituel). De plus, c’est un exemple qui est d’actualité et nous concerne directement : entré chez nous sous un habillage de haute spiritualité à la fin des années 60, il véhicule (c’est le cas de le dire !) un message politique sous-jacent. Ce message politique est d’autant mieux ingurgité, digéré et rendu que la spiritualité proposée touche émotionnellement nos concitoyens... et quoi de plus parlant à nos archétypes qu’un roi-dieu déchu de son trône, un roi-père banni de son pays et persécuté par le diable rouge à queue fourchue ?

Dans la dernière partie de mon livre, je dissèque l’exil des maîtres tibétains au scalpel de l’histoire. Je donne aussi plusieurs exemples de la métamorphose opérée, sciemment, par le BT en vue d’appâter les intellectuels occidentaux (c’est ce que j’appelle le "marketing du BT") et, par là, de les amener à adhérer à un point de vue politique. La grande majorité des intellectuels, souvent de gauche, ou "bio", ou même "progressistes", qui vont pieusement écouter les discours du Dalaï Lama au SportPaleis d’Anvers ne connaissent pas l’histoire du Bouddhisme tibétain.

Ils demandent même : "quelle relation existe-t-il entre l’histoire du Bouddhisme au Tibet et la spiritualité proposée par le Bouddhisme ?". Du fait qu’ils ne perçoivent pas l’interdépendance entre spiritualité et histoire, ils ne pourraient pas percevoir le message politique qui se dissimule derrière les carpettes et les clochettes… et ils se laissent attraper par l’esthétique orangée du BT.

Il m’a semblé intéressant de proposer une analyse de l’histoire du Bouddhisme tibétain (c’est la seconde partie du livre). Pourquoi les bouddhologues disent-ils que le BT est le Bouddhisme qui s’est le plus éloigné de l’enseignement du Bouddha ? D’où vient le Bouddhisme tibétain ? Quelles ont été ses influences indiennes, chinoises et tibétaines ? Pourquoi l’appelle-t-on parfois « Tantrisme » ? quel était le contexte social et politique du Tibet lorsque le Bouddhisme s’y est installé ?

Quel fut le rôle de l’Islam dans l’expansion du Bouddhisme au Tibet au 10 et 11ème siècle ? de quelle manière le BT a-t-il opéré le passage d’une société tribale vers une société féodale au Tibet ? pour quelles raisons cette féodalité, soutenue par le pouvoir religieux, s’est-elle maintenue jusqu’au 20ème siècle ? que signifiait "féodalité" au Tibet ? quelles étaient les conditions de vie des Tibétains sous le règne des lamas ? à quelle époque remontent les relations entre le Tibet et la Chine ? de quels types étaient ces relations et comment ont-elles évolué ? quelle fut l’influence des Mongols, dès les 13ème siècle, sur le gouvernement tibétain ? puis l’influence des Mandchous, à partir du 18ème ? puis celle de l’Empire britannique et de la Russie des Tsars au 19 et 20ème siècle ? pour quelles raisons la "Chine Nouvelle" est-elle venue plantée son drapeau rouge sur le Toit du monde ? qu’est-ce que la CIA est venu faire dans la région à ce moment-là ?

Autant de questions que je m’efforce d’analyser dans ce livre à partir de différentes sources (surtout anglo-saxonnes).

S’il n’existe aucun livre (en français du moins) qui analyse cette histoire, peu révélatrice de la compassion et de la tolérance qui sont les étiquettes les plus illustres du BT, n’est-ce pas parce que cela porterait discrédit à l’aspect spirituel du BT ? Or, si l’aspect spirituel est mis en doute et tremble sur ses fondations, le BT et son porte-parole le plus médiatisé (SS-le-DL) ne pourront plus transmettre aussi aisément le message politique qu’ils se sont chargés de diffuser en Occident : sus à la Chine !

Il s’agit bien d’une attaque en règle contre la Chine qui, depuis le début du 20ème siècle, gêne l’Occident : elle a commencé par mettre tous les Occidentaux à la porte, puis est devenue rouge, donc « dictatoriale et ne garantissant pas les droits de l’homme », et actuellement, elle est un « encombrant économique », chipeuse de nos emplois, pollueuse, énergétivore... et la liste s’allonge de jour en jour ! Comme réponse à ses attaques incessantes à propos du Tibet, la Chine a tout d’abord accéléré le développement économique de cette province lointaine, mais stratégique : soins de santé, enseignement, agriculture, commerce, routes, transport, etc. ont connu un essor considérable ces dernières années. Du coup, bien qu’il reste encore beaucoup d’améliorations possibles, les Tibétains ne veulent plus d’un gouvernement lamaïste ; toutefois, ils attendent le retour du DL comme chef religieux.

Ensuite, la Chine a publiquement reconnu les erreurs commises pendant les 10 années de la Révolution culturelle, et a engagé un projet de restauration des monastères endommagés et de restructuration du Bouddhisme tibétain… tant et si bien que celui-ci a largement débordé du Tibet, que ses temples peuplent à nouveau la Chine du Nord au Sud, et que ses fidèles se retrouvent jusque dans les Assemblées Générales du PCC au niveau national. Là-dessus, les maîtres tibétains réfugiés en Occident, SS-le-DL en tête, pointe la Chine du doigt en disant qu’elle fait perdre au BT son authenticité. Ils veulent dire par là que le BT tel qu’il est pratiqué en Chine ne s’est pas aligné à la réforme opérée par le BT depuis son arrivée en Occident : un retour aux sources du dharma, vaste manœuvre de séduction qui vise les intellectuels occidentaux.

Il y aurait donc un BT authentique chez nous (bien sûr), et un BT folklorique, pour touristes, en Chine. Pourtant SS-le-DL n’a certainement pas perdu de vue que la richesse du BT se trouve dans sa profusion : il véhicule autant le dharma, que l’enseignement des maîtres tantriques indiens, que celui des maîtres chinois du Jingtu, que les traditions populaires émanant du Bön (religion pré-bouddhiste au Tibet).

S’il existe un réel regain d’intérêt pour le Bouddhisme en Chine, en particulier pour le BT, chez nous il est en pleine expansion et n’a rien à craindre pour son avenir : SS-le-DL pense même à une réincarnation blonde pour le succéder !... « Pourquoi pas ? », disent les dalaïstes. Tout simplement, parce qu’il ne s’agit pas d’un choix spirituel comme tente de le faire croire notre authentique BT à l’occidentale, mais d’un choix politique. Bref, je n’ai rien contre l’expansion du Bouddhisme, ou de n’importe quelle autre religion dans le monde, tant que cette religion n’est pas la vitrine d’une stratégie politique.

Bush qui honore SS-le-DL de la médaille du meilleur citoyen américain, cela ne donne-t-il pas à réfléchir ?

Bien sûr, on me taxe immédiatement de prochinoise, pourtant je n’ai pas écrit mon livre dans l’idée de défendre la Chine, le Tibet ou l’Occident, mais dans le désir de montrer, grâce à un évènement connu d’un public assez large (l’avènement du BT en Occident dans le post-68), qu’adhérer à une religion n’est jamais politiquement innocent. Dès lors, il est du devoir "moral" de chaque personne qui s’engage dans une religion de connaître ses implications sociales, politiques et historiques. En ce qui concerne le Tibet et son histoire, il y a une désinformation systématique et programmée du public occidental qui dure depuis 50 ans.

Dans ce livre, j’essaie de le dire en détricotant cette histoire qui inclut celle du Bouddhisme. Et puis, pour revenir à ma question philosophique de départ, j’ai aussi écrit mon livre dans le désir de dire qu’il existe d’autres voies que les religions pour l’accomplissement spirituel de l’être humain, accomplissement spirituel qui d’ailleurs n’est pas à dissocier d’un engagement social (ce n’est pas un choix à faire), ainsi que dans le besoin de m’insurger contre le pessimisme propagandiste qui nous prétend en « faillite spirituelle ».

TABLE des MATIèRES

Introduction

Chapitre 1 : le Bouddhisme avant son entrée au Tibet

1.1. L’enseignement originel du Bouddha, le Dharma

Siddhârta Gautama, le Bouddha historique - La Transcendance bouddhiste : un Au-delà de la souffrance - Quelques originalités de la réflexion du Bouddha - « Les Quatre Nobles Vérités et le Sentier aux Huit Embranchements » - Le karma et la loi de « Cause à Effet »

1.2. Le Bouddhisme du Grand Véhicule, le Mahayana

Schisme fatal dans la communauté bouddhiste (1er AC) - Le Petit Véhicule se dirige vers l’Asie du Sud-Est - Le Grand Véhicule ouvre ses portes à l’ésotérisme - Principe de Vacuité, fondement des écoles du Grand Véhicule - Ecoles de la « Voie du Milieu » et de la « Pratique du Yoga » - La Vacuité bouddhiste et la physique quantique - Convergences entre Bouddhisme, Taoïsme et Relativisme - Divergences entre pensées bouddhiste et chinoise - D’où nous vient la pensée de la Transcendance ? La poésie du « sentiment océanique » - Modèle chinois d’adoption de notre condition humaine - En Inde comme en Chine, le panthéon mahayaniste se multiplie - Le Tantrisme ou Vajrayana, ultime sursaut bouddhiste - « Expérimenter » : Voie tantrique vers l’Eveil Le Tantrisme : paradis perdu ou enfer retrouvé ? - Fusion tantrique entre maître et disciple - Les divinités tantriques s’accouplent à leur shakti - Où donc se cache Siddhârta Gautama ?

1.3. Expansion du Grand Véhicule en Chine

Contexte de la Chine lors de l’arrivée du Bouddhisme (1er PC) - L’entré du Bouddhisme en Chine passe quasi inaperçue - Idéologie des Han lors de l’arrivée du Bouddhisme - La pensée holiste des Han, source d’inspiration pour le Tantrisme ? - A la recherche de l’unité perdue… ou acceptation de nos dualités ? - Le Bouddhisme s’installe en Chine grâce à sa confusion avec le Taoïsme - Le Bouddhisme, pacificateur des populations du Nord de la Chine (3-6ème PC) - Le JingTu, école bouddhiste la plus populaire en Chine - L’école du Vide, mais de quel « vide » s’agit-il ? - Au Sud, les avis sont partagés entre « gradualistes » et « subitistes » - Indianisation du Bouddhisme chinois et naissance du Tantrisme en Inde - Durant les Tang (7-9ème) : apogée du Bouddhisme chinois et contact avec le Tibet - Première répression du Bouddhisme en Chine : l’édit impérial de 845 - Le MiZong, ou « l’école du Mystère », atteint le Tibet

Chapitre 2 : Histoire du Bouddhisme au Tibet

2.1. Paysages du Tibet avant l’arrivée du Bouddhisme

Le Plateau tibétain entre déserts, précipices et autres monstres sacrés - Le Bön, religion autochtone du Tibet - Première phase du Bön, reflet d’une société tribale et matriarcale - Polyandrie et démographie, de l’ancien Tibet au Tibet moderne - Seconde phase du Bön, naissance d’une doctrine influencée par l’Hindouisme - Le yungdrung, ou swastika, emblème du Bön

2.2. Phase d’implantation du Bouddhisme au Tibet (7-9ème)

Le Bouddhisme chinois sert les ambitions de Songtsen Gampo, roi des Tubo - Les conquêtes des Tubo génèrent un changement de structure sociale - Le Bouddhisme, catalyseur du patriarcat tibétain - Padmasambhava, maître tantrique indien, devient le père du Bouddhisme tibétain - Première école du Bouddhisme tibétain : l’école des Nyingmapa - Troisième phase du Bön et sa division en blanc, noir et zébré - Fin de règne des Tubo et premières persécutions bouddhistes

2.3. Renaissance du Bouddhisme tibétain (9-11ème)

Le Bouddhisme tibétain se réinstalle peu à peu sur le Haut Plateau - Une floraison de nouvelles écoles : Sakyapa, Kagyupa, Kadampa, etcetera - Le tantra de Kalachakra ou du « Maître de la Roue du Temps » - Le Royaume de Shambala : mythe ou réalité ? - Le Kalachakra revendique son authenticité - L’Islam, ennemi principal du Bouddhisme tibétain - Quels sont les autres ennemis de la « Bonne Doctrine » ? - Le rituel de Kalachakra œuvre-t-il pour la paix dans le monde ? - Le Tibet, l’écrin précieux des trois Véhicules - La population du Tibet subit les sévices de Kalachakra

2.4. Expansion du Bouddhisme tibétain (12-13ème)

La dynastie mongole des Yuan annexe le Tibet à l’Empire chinois Les Mongols se convertissent au Bouddhisme tibétain Phagpa Rinpotché nommé « précepteur impérial du Tibet » L’histoire du « Bardo Thödol », le « Livre tibétain des morts » Le Bardo Thödol à l’occidentale Le Bouddhisme tibétain s’étend aux steppes mongoles

2.5. La réforme du Bouddhisme tibétain (14-15ème)

Tsongkapa, réformateur du Bouddhisme tibétain et fondateur des Bonnets Jaunes - Retour à un « Gradualisme » modéré pour l’école des Bonnet Jaunes - Les trois étapes de la Voie du Milieu Mantra, mudra, mandala : voies sacrées de Réalisation - La petite porte du fond : voie douteuse vers la Réalisation - Le fulgurant succès des Bonnets Jaunes - Hiérarchie et discipline chez les Bonnets Jaunes - Le système des « tulkous » assure la succession et le maintien des biens

2.6. Le règne des douze premiers Dalaï Lamas (15 -19ème)

Le titre honorifique de « Dalaï Lama » est conféré par Altan Khan - Guerre civile entre écoles bouddhistes : le massacre de Drepung - Construction du palais du Potala sous le règne du Grand Cinquième - La dynastie mandchoue des Qing (1644-1911) place le Tibet sous son contrôle - La compagnie de Jésus rencontre le Bouddhisme tibétain - Guerre civile pour un Océan de Sagesse : second massacre de Drepung - L’établissement du « kashag », assemblée gouvernementale tibétaine - Les Mandchous tracent les frontières de la province tibétaine - Code civil tibétain décrété par les Mandchous - Du 8ème au 12ème Dalaï Lama : un siècle meurtrier pour les Dalaï ! - Au 19ème, le Bouddhisme tibétain doit composer avec L’Empire britannique - La Russie des Tsars contaminée par le tantra de Kalachakra

2.7. Le Bouddhisme tibétain sous influence occidentale (19-20ème)

Des slaloms périlleux pour le Grand Treizième ! - Une demande d’indépendance du Tibet avancée par le 13ème Dalaï Lama - Quelle modernisation pour quel Tibet ? - L’héritage spirituel et temporel du Grand Treizième - Le Bouddhisme tibétain s’allie à l’impérialisme nippon - En 1940, intrônisation du 14ème Dalaï Lama

2.8. Le Bouddhisme tibétain sous drapeau chinois (20-21ème)

En 1951, l’Armée Populaire de Chine arrive à Lhassa - Un début de règne difficile pour le 14ème Dalaï Lama - Le 14ème Dalaï Lama : « semi-bouddhiste, semi-marxiste » ? - Guerriers du Bouddha, soldats de la Libération et agents de la CIA sur le Toit du Monde - L’organisation de la résistance tibétaine est soutenue par la CIA - Exil du Dalaï Lama : forcé ou volontaire ? - Dharamsala, centre névralgique du mouvement pour l’indépendance du Tibet - Quelle démocratie à Dharamsala ? - La première bévue de la Chine : l’Arunachal-pradesh - La Révolution Culturelle, qu’eut-elle de « culturel » ? - Bouddhisme ou marxisme : risque de dérapage des « ismes » - Une grave erreur du PCC : avoir voulu éradiquer les religions - Résurgence du Bouddhisme tibétain sur le Haut Plateau à partir des années 80 - Les émeutes de 1987 et 1988 à Lhassa - Amélioration du niveau de vie pour les Tibétains - Sa Sainteté le Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix - Un nouvel objectif pour le Dalaï Lama : la re-bouddhéisation de la Chine - L’encerclement de la Chine par les USA - La réponse de la Chine - Liberté de religion en République Populaire de Chine ? et le FaLunGong ?

Chapitre 3 : Le Bouddhisme tibétain en Occident

3.1. Le Tibet, un mythe né en Occident

Quelques caractéristiques du Bouddhisme qui favorisent son implantation - Contexte idéologique de l’Europe lors de l’arrivée du Bouddhisme tibétain (19ème) - Le trait d’union : Helena Blavatsky, une étoile parmi les Tsars - La Société théosophique en marche contre le Matérialisme - Fin du 19ème, les touristes sont mal venus sur le Toit du Monde - D’Alexandra David-Neel à Lobsang Rampa, fils de plombier anglais - C.G. Jung et R. Wilhelm, un espoir pour l’orientalisme - Deux dissidents de la Théosophie : Krishnamurti et Steiner - Big Brother surveille les galaxies du Verseau - René Guénon : la « Tradition universelle » vient du Tibet ! - Julius Evola ou le Bouddhisme tibétain au service du national-socialisme - L’Ahnenerbe en voyage initiatique au pays de Shambala - « …et si le Dalaï Lama devenait un criminel de guerre ! », dit le Dalaï Lama - Le mythe de la « bonne guerre », version zen - « Le sabre qui donne la vie » : une expression de D.T. Suzuki - Le Bouddhisme au service de la Guerre Froide - Golden sixties et beatnik : « let it be ! » - Durckheim et Herrigel, deux constructeurs d’ego

3.2. Usage postmoderne du mythe tibétain

La Bonne Doctrine s’implante au coeur de notre « matérialisme spirituel » - Chogyam Trungpa, précurseur de la vague dalaïste - La France, pays d’acceuil du Bouddhisme tibétain en Europe - Les mauvaises fréquentations du Dalaï Lama - Une fracture intellectuelle nécessaire à l’Eveil - Du génocide ethnique au génocide culturel - Bio branchés, BT-light ou dalaïstes convaincus : de quelle gauche s’agit-il ? - 1989, l’année de tous les dangers… et de la naissance d’Arte - Les « aimables fadaises » du Dalaï Lama - Il faut un ego surdimensionné pour adhérer au Dharma - Le Bouddhisme tibétain joue la carte du « retour aux sources » - Bouddhisme et Christianisme : deux religions de salut - Les dialogues interreligieux : une internationale contre le relativisme

3.3. Critique de la bouddhomania actuelle

Phénoménologie bouddhiste et psychanalyse - Le Bouddhisme tibétain à la conquête du monde scientifique - Les pensées positives du Bouddhisme tibétain - Le dessein intelligent du Dalaï Lama - Le Bouddhisme tibétain jusqu’au cœur de nos écoles primaires - Bouddhisme tibétain et engagement social - « Se changer soi-même pour changer le monde » - Le Bouddhisme tibétain n’est pas une exception sur le marché des religions - Transcendance et concurrence en terre bouddhiste - Le marketing du Bouddhisme tibétain

Conclusion

Bibliographie

 

commentaires sur amazon

Un pavé dans la mare

ParT. Kumsehle 11 octobre 2016

Voici un livre qui dérange. On n’a qu’à lire certaines critiques courroucées, pour ne pas dire : haineuses, qu’on lui a adressées. Cela tient au fait que l’ouvrage s’adresse à des lecteurs qui ont gardé l’esprit ouvert et une certaine curiosité intellectuelle. Ce n’est pas le cas de tout le monde, et il faut avouer que ce livre ne se prête guère à satisfaire les besoins d’auto-encensement de quelque bouddhiste ou militant pro-Dalaï-lama francophone. Vu le caractère tout à fait sommaire des commentaires négatifs, on a d’ailleurs la nette impression que les détracteurs de Madame Martens condamnent le livre sans jamais l’avoir lu. Que penser en effet de ce genre de spécialiste autoproclamé qui fustige les erreurs « innombrables » de l’auteure sans être à même d’en prouver une seule.
Paru chez L’Harmattan, dans la série Recherches Asiatiques, l'ouvrage traite son sujet en largeur et en profondeur. Élisabeth Martens ne se limite ni au Vajranaya, autre nom de ce qu’on a l’habitude d’appeler « bouddhisme tibétain », ni à son histoire au Tibet. « L’Histoire du Bouddhisme au Tibet » n’est en effet que le deuxième de ses trois grands chapitres. Il est à son tour subdivisé en huit parties : une sur la période pré-bouddhiste et la religion Bön et plusieurs parties qui traitent des différentes phases de son évolution (première implantation, renaissance du bouddhisme après les persécutions du 9e siècle, son expansion, la réforme de Tsongkhapa, les douze premiers dalaï-lamas, le 13e sous les influences russes et britanniques, le bouddhisme tibétain sous le drapeau chinois). Un premier chapitre sur « Le Bouddhisme avant son entrée au Tibet » le précède et renseigne le lecteur sur l’ « enseignement originel du Bouddha » ainsi que sur le « Grand Véhicule » et son expansion en Chine. Enfin, un long chapitre consacré au « Bouddhisme tibétain en Occident », c’est à dire aux mythes, aux modes et aux mystifications qui accompagnent et caractérisent sa réception occidentale (l’auteure se consacre, à tour de rôle, aux théosophes, aux impostures du type Lobsang Rampa, aux « penseurs » tels que Julius Evola et René Guénon, ou encore au « marketing du Bouddhisme tibétain » sur le marché des religions), clôt un ouvrage qui « invite le lecteur », comme l’indique l’éditeur, « à parcourir d’un pas alerte les coulisses du Bouddhisme tibétain.
Ses détracteurs lui reprochent des sources insuffisantes ou partisanes ? Sa bibliographie comporte pourtant bien plus de 120 titres . Pas tous n’ont pour auteur un tibétologue universitaire, et pas tous ne traitent du bouddhisme tibétain ou du Tibet, puisque le livre aborde aussi le bouddhisme originel, le Zen japonais etc. Y figurent pourtant des écrits de tibétologues éminents tels que Melwyn Goldstein ou d’André Bareau. Mais je pense que ce qui dérange certaines personnes, ce ne sont pas des lacunes éventuelles dans les sources utilisées, mais la présence, à côté du dalaï-lama et de ses Ricard, Lenoir et Van Walt van Praag, d’auteurs comme les époux Trimondi, Michael Parenti, June Campbell ou Patrick French, ou encore des témoignages comme celui de Conboy/Morrison sur la guerre secrète de la CIA au Tibet.
On le sait bien : quiconque a le culot de critiquer « Sa Sainteté » ou ses nombreux adeptes doit s’attendre à une volée de bois vert, pour laquelle le néologisme franglais « shitstorm » me semble plus indiquée. Mais que ceux qui accusent Madame Martens d’ « ignorance », de « méconnaissances nombreuses » et d’erreurs « innombrables » (sans toutefois être capables d’en prouver une seule), et qui osent invoquer la « richesse infinie » du bouddhisme tibétain que l’auteure aurait « déformée » et « maltraitée », prennent garde. Car la vérité des faits a plus de poids que calomnies et imprécations, et les faits parlent un langage de plus en plus clair.
Les faits récents qui nous donnent une idée de la « richesse infinie » du bouddhisme tibétain en Occident sont par exemple ceux-ci :
Au début de 2016, on pouvait lire dans la presse belge des gros-titres sur un procès dirigé contre la communauté bouddhiste « Ogyen Kunsang Chöling (OKC) » , considérée de longue date comme une secte par le ministère public belge. OKC est le nom donné à un ensemble de centres du bouddhisme tibétain répartis en Europe (Belgique, France, Portugal) et aussi à Tahiti. Ces centres ont reçu la bénédiction de « Sa Sainteté le Dalaï Lama » et des Maîtres les plus respectés du bouddhisme tibétain. Les accusations de la justice belge sont graves : les 25 personnes qui se sont constituées partie civile se sont plaintes de mauvais traitements et d'abus sexuels. Une jeune femme témoigne : « Je suis née à Château de Soleils (domaine appartenant à l’OKC), j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 11 ans. C’était des années de soumission, de peur et de faim. (…) Ensuite, j’ai dû partir dans un monastère de la communauté en Algarve, au Portugal. J’y ai perdu ma virginité à l’âge de douze ans ». Puis d'expliquer les abus sexuels dont elle a été victime, entre autres par Robert S., le fondateur de l’OKC., qui se fait appeler « Lama Kunzang ». Robert S. est en outre accusé de faux, usage de faux, fraude fiscale, escroqueries, extorsions, blanchiment, abus de confiance, infraction aux lois sociales, port public de faux nom, prise d'otages, association de malfaiteurs et organisation criminelle.
Autre exemple ; je cite : « L’ancien bras droit de Sogyal Rinpoché, Olivier Raurich, se confie sur les révélations concernant le temple bouddhiste de Lodève. Il alerte sur ce qu'il appelle une "imposture". (…) " J'ai mis ce qui me gênait de côté parce que je pensais que des choses plus grandes se jouaient. J'ai essayé d'y croire pendant des années", témoigne Olivier Raurich. Qu'a-t-il "mis de côté" avant de comprendre qu'il y a "tromperie" sur un personnage "avide de sexe, de pouvoir et d'argent" ? "J'ai finalement compris que la relation avec Sogyal Rinpoché n'était pas un facteur d'évolution spirituelle, mais plutôt d'infantilisation à long terme". (http://www.midilibre.fr/2016/10/08/temple-bouddhiste-de-lodeve-confidences-de-l-ancien-bras-droit,1406184.php - Lire aussi : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1559967-soumission-devotion-et-abus-sexuels-j-ai-enquete-sur-le-bouddhisme-en-france.html )
Les détracteurs d’Élisabeth Martens, ces « véritables connaisseurs » du bouddhisme tibétain, devront nous donner quelques explications à ce sujet, comme au sujet de beaucoup d’autres. Il ne leur suffira plus d’ignorer tout simplement les points de vue d’auteurs (ignorants ?) comme Ekai Kawaguchi, ce moine et érudit bouddhiste japonais qui, au début du 20e siècle, a passé trois ans au Tibet pour étudier et traduire les saintes écritures lamaïstes. Cet authentique connaisseur de la langue, de l’écriture, de la réalité sociale tibétaine et du lamaisme nous apprend au sujet des Saintes écritures tantriques : « I have to keep them in a closed box, for they are too full of obscene passages ». Et à propos du père fondateur du lamaïsme, le très vénéré Padmasambhava, appelé Gourou Rinpoché au Tibet, l’érudit bouddhiste japonais nous apprend qu’il fut « in practice a devil in the disguise of a priest » et se comportait comme si « he had been born for the very purpose of corrupting and preventing the spread of the holy doctrines of Buddha. »

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5,0 sur 5 étoiles

opinion d'un occidental bouddhiste depuis 1973...

Parcousinfrancisle 22 septembre 2011

Bonjour. Je suis un pur occidental, mes ancêtres sont européens depuis aussi longtemps que l'on puisse remonter. Ma vision de la vie, mon éthique, mes croyances... d'adolescent ont toujours été un peu "en marge". A l'âge de 17 ans, j'ai compris, au hasard de lectures, que ma manière de voir le monde portait un nom : j'étais en fait bouddhiste sans le savoir. J'ai donc creusé le sujet, j'ai accepté ce que j'étais, je me suis tourné vers le bouddhisme Zen (il n'y avait que cela de "disponible" à l'époque ! et cela "me parlait"). Plus tard, je dirais presque "comme tout le monde", en tout cas certainement sous les influences médiatiques et bien dans l'air du temps, à cause de la personnalité charismatique du Dalaï Lama, je me suis "réorienté" vers le bouddhisme tibétain. Je m'en suis plutôt bien porté un temps... mais peu à peu, j'ai vu l'aspect dogmatique, clinquant, tous ces rituels dépourvus de sens hors de leur contexte culturel, tous ces gens qui "gobaient" un discours que je trouvais de plus en plus éloigné des propositions du Bouddha historique. Je me sens profondément en porte-à-faux, en souffrance entre ce que je crois être la "justesse" du Dharma et ce que je constate, dans les centres tibétains. Ce livre m'a choqué, m'a agacé, m'a aussi fait réfléchir. C'est un livre difficile pour tout bouddhiste, en particulier si ses convictions manquent de profondeur et sont le résultats de ce qui est devenu un "culte" rendu au Dalaï lama ! Mais se confronter honnêtement à ce livre, le lire de près, vérifier ses sources, accepter d'être bousculé dans son cerveau et dans son coeur, ne peut que nous aider à continuer d'avancer sur le chemin. Pour cela j'en remercie l'auteur(e). Aujourd'hui, je comprends que ma manière de vivre, de penser, de croire, de réfléchir, de saisir le monde, d'échanger avec ce qui m'entoure... relève sans doute d'un mélange "à ma sauce" (c'est-à-dire confronté au mode de vie occidental et à ma propre formation intellectuelle) de propositions venant à la fois du taoisme et du bouddhisme du petit véhicule. J'en viens aujourd'hui à penser que le bouddhisme tibétain est presque une "perversion" de la pensée d'origine du Bouddha. En tout cas, la vision qu'en ont les adeptes occidentaux ne me semble pas "juste", dans le sens qu'a cet adjectif pour un membre de la Sangha. Désolé si ce commentaire blesse quelqu'un, ce n'est pas mon but.

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5,0 sur 5 étoiles

Chine : la Compassion des Occidentaux

ParDebaisieux Georgesle 18 mai 2008

Enfin un ouvrage qui donne un éclairage neuf, transversal, sur cette question qui agite les foules et les médias plus que jamais ! Je ne suis pas non plus un spécialiste, ni un communiste ; j'ai juste la certitude que la plupart des positions plus que tranchées prises par le monde entier contre la Chine et son "emprise" sur le Tibet, sont elles-mêmes partisanes, profondément "anti-communistes primaires" au départ.
Le bouddhisme a toute ma sympathie, a priori, mais qui suis-je pour préférer ou légitimer un gouvernement à ce point lié à la religion, appartenant à un pays qui a depuis longtemps trouvé essentiel de séparer l'Etat et l'Eglise ?
Cet ouvrage démonte les mécanismes subtils et sournois qui nous ont fait passer, nous, ex-colonisateurs souvent barbares et toujours cupides, à devenir insolemment donneurs de leçons, hérauts des droits de l'homme, champions de la "Liberté", tellement bien intentionnés qu'on en viendrait à oublier la survivance intacte de notre abjecte cupidité !
Cessons de mélanger le sort des tibétains en exil, et celui des tibétains du Tibet, 20 fois plus nombreux ! Et si les Chinois font des erreurs, ce qui est certain, occupons-nous aussi des nôtres ! Cessons donc d'enseigner la "démocratie idéale" à hue et à dia, alors même que notre "way of life" est celle qui, entre toutes, précipitera le plus sûrement la planète entière dans le néant !!
Merci pour cet exposé redonnant accès à la nécessaire "multipolarité" de la fragile destinée humaine .

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5,0 sur 5 étoiles

Un livre courageux

ParEnoale 17 février 2009

Il y a certainement dans le livre d'Elizabeth Martens quelques erreurs en ce qui concerne les interprétations philosophiques, il y a des critiques justifiées. Alors pourquoi cinq étoiles? pour le courage de cette femme qui ose dans le contexte actuel dire la vérité sur la véritable histoire du Tibet et révèles des choses tabous qui doivent être révélées. Son attitude n'est pas celle d'une personne qui dénie aux tibétains des droits fondamentaux de libertés bien au contraire. Ce livre est une bombe et ne plait pas à tout le monde, mais il est à lire si l'on veut comprendre les coulisses de l'histoire. J'ai étudié la philosophie bouddhiste pendant plus de dix ans, comprends parfaitement le tibétain et j'ai vécu de nombreuses années avec les tibétains.

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4,0 sur 5 étoiles

Un autre regard et de plus accessible

ParMichele Kechle 19 mai 2008

J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage pour deux raisons principalement: son contenu très accessible m'a donné une bonne vision de l'histoire du bouddhisme tibétain ( j'avais déja commencé et abandonné deux autres ouvrages vraiment trop ardus pour une débutante ), d'autre part l'auteur qui a vécu en Chine et bourlingué pas mal au Tibet ose pauser un " autre regard" que celui " politiquement convenu " ( et qui était partiellemnt le mien ) et cela à le mérite de m'avoir ouvert l'esprit sur un "autre possible" ... je signale au passage que je ne me revendique d'aucune religion , ni politique autre que celle du respect de la différence

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5,0 sur 5 étoiles

Qui désinforme qui...

ParEdigiole 19 mai 2008

Un ouvrage rafraichissant au milieu d'une multitude d'autre qui se résume surtout à un acte d'allégeance consensuel sur les positions du Dalaï-lama et du gouvernement américain, son principal bailleur de fond... Comme dit le commentaire précédent le mien : "de la propagande de Beijing...", assez grotesque à mon avis...Tout le monde sait bien que l'Université Libre de Bruxelles est un nid d'agent de la RPC...
Remarquablement organisé, d'un français attachant par ses accents belges, d'une grande précision pour qui sait lire, ce travail permettra à ceux qui cherche une information claire et dépassionné du problème tibétain d'y trouver une mine de données du plus haut intérêt. N'en déplaise aux naïfs éblouis qui comble le vide culturel de leurs existences confortables par la soumission aux cultes les plus réactionnaires, il existe des faits, une Histoire et des convictions qui permettent aux héritiers des Lumières de résister solidement aux noirceurs de l'obscurantisme religieux. Ce livre est une de ces balises dont celles et ceux qui privilégient la connaissance au détriment de la croyance, se serviront comme d'un éclairage lucide sur des événements qui pourraient, dans le pire des cas, aboutir à la domination sans partage du 'rêve américain'... A bon entendeur.

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4,0 sur 5 étoiles

Politiquement très incorrect, et c'est tant mieux !

ParAlain Moliniele 22 mai 2008

Le livre se divise en deux parties. La première rappelle ou donne des éléments sur la philosophie du bouddhisme, son histoire, en particulier du bouddhisme tibétain. Certainement nécessaire j'ai trouvé cette partie du livre un peu fastidieuse, peut-être l'accumulation d'informations, peut-être le style. La deuxième partie est consacrée à l'utilisation du bouddhisme tibétain dans la géopolitique mondiale, depuis la colonisation anglaise de l'Inde jusqu'à la confrontation de l'occident et de la Chine qui se profile aujourd'hui, en passant par le 3ème reich, etc. J'ai évidemment trouvé cette partie du livre très intéressante, surtout en ces temps de propagande anti-chinoise primaire, et je n'ai eu qu'une envie : me précipiter sur la toile (internet) pour en savoir plus. On ne regarde plus sa sainteté souriante le dalaï lama (j'ai appris que lama signifie gourou) et autres lamas tel Mathieu Ricard avec les mêmes yeux après la lecture de ce livre que je trouve en quelque sorte salutaire.

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5,0 sur 5 étoiles

Un regard intelligent et lucide sur le Tibet et son Bouddhisme

ParMichel Coolle 16 mai 2008

Enfin un livre intelligent, à la documentation fouillée, avec une recherche historique rigoureuse et sans complaisance sur l'histoire du Tibet et sur le bouddhisme tibétain.
Avec beaucoup d'humour l'auteur nous fait voyager avec talent dans l'histoire du pays des neiges.
Les surprises sont nombreuses car les clichés véhiculés par les idéalistes occidentaux en manquent de spiritualité ne résistent pas longtemps face à la réalité historique.
Au fils des pages, l'auteur détricote les idées toutes faites sur un bouddhisme tantrique et sur son chef religieux le Dalaï lama et évoque avec brio les intérêts stratégiques en jeu dans cette partie du monde.
Le bouddhisme en général et sa branche tibétaine n'ont aucun secret pour l'auteur, cela ne l'empêche pas de garder un aeil critique sur certaines dérives, ce qui ne manquera certainement pas de lui valoir certaines rancoeurs.
A lire d'urgence.

5,0 sur 5 étoiles