Drolma Lhakhang : un très petit et très vieux monastère

par Jean-Paul Desimpelaere, le 28 septembre 2010,

À quinze kilomètres au sud-ouest de Lhassa, près de l’ancienne route vers l’aéroport de Lhassa, se trouve un petit trésor du bouddhisme tibétain, le monastère Drolma Lhakhang. Ce n’est pas loin de la grande sculpture colorée de Bouddha, où les bus de touristes font souvent un arrêt sur le chemin de l’aéroport à la ville. La visite vaut le détour.

 

Ce fut le premier monastère de l’école « Kadam », celle qui précéda l’actuelle école « Gelug », devenue l'école dominante du bouddhisme tibétain. Le monastère de Drolma Lhakang a été construit au 11è siècle et est resté intact pendant la Révolution Culturelle chinoise.

Après la chute de l’empire tibétain au 9ème siècle, le bouddhisme a subi une période de persécution. Heureusement, quelques gurus indiens sont arrivés au Tibet, fuyant les invasions musulmanes du Nord de l'Inde. Ceux-ci allaient donner un second souffle au bouddhisme. Atisha était l'un d'eux, un des plus important. Il est entré au Tibet via le royaume de Guge, situé dans l’ouest du Tibet, près du célèbre mont Kailash. Atisha gagna la confiance des chefs de clans qui régnaient sur le royaume à cette époque.

Plus tard, Atisha est aussi allé prêcher dans le centre du Tibet où un de ses premiers disciples, Dromtompa, fonda au 11è siècle le monastère Drolma Lhakhang. « Drolma » désigne la déesse « Tara », bodhisattva de la compassion. La Tara de couleur blanche « parlerait » de temps en temps à des gens au cœur pur qui viennent se prosterner devant elle.

Dromtompa donna l’impulsion de départ à l’école Kadam du bouddhisme tibétain. Mais quatre siècles plus tard, celle-ci allait être absorbée par l'école de “bonnets jaunes”, celle de la lignée des dalaï-lamas.

Atisha décéda en 1054 dans le monastère Drolma Lhakhang, et nombre de ses objets personnels y seraient encore conservés à ce jour. Plusieurs statues du Bouddha, de style indien, s'y trouvent aussi. Une statue réaliste d’Atisha, réalisée de son vivant, y brille face au trône central. On dit que les cendres d’Atisha mélangées à de l’argile ont été appliquées sur la statue.

Drolma ou Tara, bodhisattva de la compassion
Drolma ou Tara, bodhisattva de la compassion