La bourgade de Nyima, un « no man’s land » sans destination connue

par Jean-Paul Desimpelaere, le 20 février 2009

Une grande partie du Haut-plateau de Changtang est désertique. Il s’étend à plus de 5000 mètres d’altitude et se situe à la croisée de la R .A.T., du Xinjiang et du Qinghai. Le canton de Nyima couvre en partie le Haut-plateau de Changtang. Il administre une région qui vaut cinq fois la surface de la Belgique pour une population d’à peine 30.000 habitants. La région est très étendue, peu peuplée, ou totalement inhabitée... et pourtant, on y rencontre des troupeaux de yacks ! Le chef lieu du canton, également nommé Nyima, est la dernière bourgade accessible sur la route venant de Lhassa. Après Nyima, on se trouve perdu et gelé dans un « no man’s land » sans destination connue.

 

Vu son éloignement et ses conditions de vie extrêmes, la bourgade est devenue une des destinations favorites des projets d’aide au développement… à tel point que le Conseil d’administration de la ville a décidé de construire un hôtel destiné à héberger les nombreux bénévoles et généreux donateurs qui aboutissent dans ce bout du monde.

Les dons proviennent majoritairement de Chine intérieure. Par exemple, un des sponsors de Nyima est une société chinoise spécialisée dans le forage de puits en mer. Elle a déjà offert quelques camions pour faire prospérer la bourgade… peut-être Nyima pourra-t-elle prochainement bénéficier d’un forage profond, qui sait ?


La bourgade de Nyima se résume à une rue principale, longue de quelques centaines de mètres, particulièrement bien entretenue et bordée de constructions récentes, dont une école. Les déchets de la bourgade sont collectés et enterrés… apparemment, le recyclage attend encore un futur projet de développement !

Nyima signifie « soleil » et, comme pourt honorer son nom, l’électricité de la bourgade est entièrement produite à partir de l’énergie solaire. Une famille musulmane Hui tient « une salle de douche » qu’elle loue à 1 euro par douche. L’eau est chauffée grâce à un four où brûlent des bouses de yack séchées.

Vendre un seul yack rapporte 200 euros, ce qui permet à la plupart des pasteurs des environs d'acheter une moto.