Les éoliennes tibétaines sont très silencieuses!

par André Lacroix, le 10 juin 2014

La presse occidentale n’a pas daigné jusqu’à présent faire écho à trois dépêches qui auraient dû faire du bruit, diffusées les 10 et 11 décembre 2013 par l’agence chinoise Xinhua. L’amélioration constante du niveau de vie des Tibétains ne mériterait-elle pas une couverture médiatique décente ?

 
Il y a d’abord la mise en service du « Barrage des Trois Gorges du Tibet », situé dans le bourg de Pondo dans le district de Lhünzub, à plus de 4.000 mètres d’altitude, à 63 km au Nord-Nord-Est de Lhassa, au confluent de trois rivières qui se jettent dans la Lhasa River, elle-même affluent du Yarlung Tsampo (ou Brahmapoutre). La première turbine a été inaugurée le 10 décembre.  Trois autres turbines seront inaugurées en juin 2014.

Les quatre turbines posséderont une capacité de production annuelle totale de 599 millions de kWh. Selon l’agence chinoise, elles devraient permettre de résorber les problèmes d’approvisionnement d’électricité à Lhassa et d’améliorer les capacités d’irrigation de la campagne avoisinante.  Ce projet, dont la construction a débuté en juillet 2009 pour un investissement de 4,57 milliards de yuans (748 millions de dollars), devrait être achevé en 2016.
 
Il y a ensuite l’entrée en service du premier parc éolien au Tibet.  Ce parc éolien, construit à une altitude de 4.700 m, est situé dans la préfecture de Nagchu dans la Région autonome du Tibet.  Les cinq turbines de la première phase ont une puissance installée de 7,5 MW.

 Le parc comprendra à terme 33 turbines.  Selon les estimations, les réserves annuelles d’énergie éolienne au Tibet devraient atteindre 93 milliards de kWh, soit 34 millions de tonnes équivalent charbon.  Le Tibet devrait ainsi devenir la septième région productrice d’énergie éolienne de Chine.
 
Il y a enfin l’annonce de la création en 2015 d’une banque de données de la médecine tibétaine traditionnelle.  Cette médecine a absorbé différents savoirs : indien (ayurveda), persan, grec, indigène tibétain et systèmes médicaux chinois. 

Elle est  liée à la tradition bouddhiste, selon laquelle toute maladie résulte en définitive des poisons de l’esprit.  Elle est largement pratiquée au Tibet et dans tout l’Himalaya.  Comme dans la médecine chinoise, les remèdes de la médecine tibétaine sont élaborés à partir de plantes, de minéraux et parfois d’insectes ou d’autres animaux.  La médecine tibétaine disposait déjà, à Xining, capitale du Qinghai, d’un remarquable musée qui lui est entièrement consacré.  Elle sera bientôt dotée d’un nouvel outil, mettant au service de la tradition les moyens les plus modernes.
 
V.M. - D'après une communication de M..André Lacroix, auteur de la traduction de  : Mon combat pour un Tibet moderne. Récit de vie de Tashi Tsering*, Golias, 2010
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* Voir "Chine Actuelle" du 3e trimestre 2013