Visite du Jokhang et balade au Barkhor

par Élisabeth Martens, le 12 août 2020

« D'un geste décidé, la princesse Wencheng lança son anneau de jade au centre du lac. En cette discrète dépression de la vallée du Yarlung, la pièce d'eau avait un aspect laiteux, dénotant d'une forte concentration de kaolin1. L'eau forma des ondes régulières jusqu'à la pointe des chaussons de la princesse. Admirant le déroulé des vaguelettes, Wencheng réajusta son miru, une précieuse étole en fourrure d'antilope que lui avait offert son époux royal, puis elle s'achemina à petits pas vers sa nouvelle demeure située au sommet du Marpo Ri, la "montagne pourpre"2.

Elle s'inquiéta des 909 pièces du palais et du dédale de couloirs obscurs où, systématiquement, elle se perdait. Allait-elle à nouveau s'effrayer du serf Kipu, ce vieux farceur qui se cachait derrière les lourdes tentures en poils de yack pour se jeter sur elle en ricanant, ou serait-ce la princesse népalaise Bhrikouti, sa rivale au lit nuptial, dont elle devrait écouter les lamentations exaspérantes ?

Les délicieuses "oreilles de porc aux cinq parfums", les succulentes "fourmis grimpant aux arbres", les "tranches de poumons des jeunes époux" pimentées à point, autant de mets délicats que la princesse chinoise ne dégusterait plus. Mais n'était-ce pas un sacrifice de peu d'importance face à l'enjeu de son union matrimoniale avec le roi Songtsen Gampo ? Son père, l'empereur Taizong des Tang, n'en avait-il pas décidé ainsi en toute conscience afin d'éviter de nouvelles guerres entre les deux empires voisins?

Perdue dans ses pensées, Wencheng n'entendit pas le léger bruissement qui, dans son dos, remuait les eaux du lac. Quand soudain, elle se fit asperger par une fontaine qui s'éleva d'une traite à quelques dizaines de mètres de hauteur. Elle resta bouche bée, trempée de la tête au pied. Là où elle venait de lancer son anneau impérial se dressait à présent un stupa géant duquel jaillissait un double arc-en-ciel dont les couleurs, de plus en plus chatoyantes, dansaient gaiement dans le ciel.

En cet instant précis, la princesse sut que c'était en cet endroit précis que devrait s'élever un temple destiné à protéger la précieuse statue du jeune Sakyamuni qu'elle avait transportée depuis la capitale chinoise, Changan, jusqu'en ces lointaines "Terres cachées à l'Ouest", le "Xizang" que les "Longs nez"3 appellent le "Tibet". »

 

- Cela se passait au 7ème siècle, du temps du roi Songtsen Gampo, le fondateur de l'empire tibétain, et c'est ainsi qu'on raconte la construction du temple du Jokhang, conclut Tsoepel, notre guide, qui referme avec soulagement son recueil de légendes. Manifestement, la lecture en anglais, de surcroît à haute voix, n'est pas sa tasse de thé. Il tient à préciser qu'il s'agit d'une fable, car en réalité, dit-il, le Jokhang fut construit non pour abriter la statue offerte par Wencheng au roi tibétain, mais bien celle offerte par Bhrikuti qui, d'ailleurs, était la première épouse du roi.

- Au départ, c'était le temple Ramoché, situé non loin d'ici dans le Barkhor, qui protégeait la statue apportée par Wencheng, et le Jokhang a été construit pour honorer celle de Bhrikuti. Mais après la mort de Songsten Gampo, Wencheng fit transférer sa statue qu'elle estimait plus importante que celle de l'épouse népalaise et la plaça dans une des chapelles du Jokhang d'où elle n'a plus bougé.

Adossés au mur du petit bâtiment dédié aux pèlerins qui viennent allumer des mèches trempées dans le beurre de yack, nous écoutons religieusement le discours de Tsoepel tout en observant les fidèles qui se prosternent en glissant de tout leur long sur les dalles bleues à l'entrée du temple. À leur côté, des couples de jeunes touristes chinois se déguisent en princes tibétains et se prennent en selfies en cancanant et en riant.

 

 

Après avoir été acheter les tickets d'entrée, Tsoepel nous guide dans l'obscurité d'une avant-cour où petits et grands font tourner une enfilade de moulins à prière. Il nous explique que chaque moulin contient un rouleau de papier sur lequel sont imprimées des prières, chaque tour du moulin multiplie le nombre de prières récitées.

-c'est pourquoi il y a tant de moulins à prières dans les temples du Tibet et que les gens s'en procurent eux-mêmes en plus. Grâce à cette astuce, c'est une infinité de prières que chaque fidèle récite en une seule vie.

 

 

 

 

Nous entrons ensuite dans une grande cour intérieure, « ici, des milliers de moines se rassemblaient lors du Nouvel An tibétain pour célébrer la fête de la Grande prière, le Mönlan Chenmo. Elle était présidée par le dalaï-lama depuis l'étage, là-haut », raconte Tsoepel en nous désignant un balcon dont les toits recourbés sont couverts de feuilles d'or. « Pendant trois semaines, les lamas débattaient entre eux de questions métaphysiques. À la fin de la session, le dalaï-lama remettait des diplômes aux moines les plus méritants », poursuit notre guide. Levant les mains au ciel en signe d'impuissance, il ajoute : « mais à présent, nous n'avons plus de dalaï-lama et il y a à peine 200 moines qui vivent encore au Jokhang. »

 

 

La grande salle de prières, qui est la salle principale des temples tibétains, est présidée par la statue de Guru Rinpoché, Padmasambhava en sanskrit, le guru indien qui au 8ème siècle a donné au bouddhisme ses couleurs spécifiquement tibétaines. Une série de chapelles disposées autour de la salle de prières nous mène vers un escalier de bois. Agrippant la corde qui sert de rampe, on se hisse jusqu'au premier étage. C'est là, parmi une autre série de chapelles entourant la terrasse, que trône la statue de Jowo Sakyamuni, le Bouddha du présent. C'est la fameuse statue que la princesse Wencheng a offerte au roi Songtsen Gampo, elle représente Sakyamuni à l'âge de douze ans. Avec un soupçon de raillerie dans la voix, je fais remarquer à notre guide que, pour son jeune âge, le bouddha porte un poids considérable d'or et de pierres précieuses sur ses frêles épaules.

 

Jowo Sakyamuni au temple du Jokhang (photo du net)
Jowo Sakyamuni au temple du Jokhang (photo du net)

Pour toute réponse à cette remarque un tantinet provocatrice, Tsoepel se lance dans un plaidoyer contre « ces Chinois qui ont pris nos minerais d'assaut, il n'y a même plus d'or pour honorer les divinités, d'ailleurs, ils ont détruit quasi tous les temples, et les habitations traditionnelles des Tibétains aussi, les constructions sont maintenant en béton et en ciment, elles se détériorent en quelques années à une pareille altitude, et en plus, il fait très froid à l'intérieur de ces maisons, etc. ». La prochaine fois je tournerai ma langue sept fois dans la bouche avant de parler, car il semble que j'ai ouvert la vanne d'un torrent de griefs qui n'est pas prêt de se tarir. Mais je ne peux m'empêcher de rétorquer que les Chinois ont quand même construit des sanitaires, des dispensaires et même des hôpitaux, qu'ils ont amené l'électricité jusque dans les villages les plus reculés, qu'ils ont construit des routes, des ponts, des voies ferrées qui ont facilité la communication. Tsoepel ne répond pas et, le visage fermé, il nous guide vers les chapelles à visiter. Plusieurs d'entre elles sont fermées pour cause de rénovation et, depuis l'incendie de février 2018, le toit du Jokhang n'est plus accessible au public.

Depuis notre première visite en 2005, ni le Jokhang ni le Potala n'ont changé, mais la ville, elle, a au moins triplé de volume. De nouveaux quartiers ont poussé tout autour de l'ancienne enceinte. Tsoepel nous confirme qu'actuellement la population de la ville dépasse le demi-million et elle ne fait qu'augmenter de jour en jour. En effet, ma première impression en débarquant à Lhassa fut celle d'un vaste tohu-bohu de chantiers inachevés, de buildings à moitié construits, de routes s’enchevêtrant, de panneaux de signalisation désossés entre lesquels quelques yacks cherchent un brin d'herbe à brouter. Dans les commentaires en filigrane de notre guide, j'entends à nouveau sourdre sa colère, cette fois contre une modernisation trop rapide et souvent absurde :

-pourquoi avoir construit tant de bâtiments si personne ne les occupe ? s'offusque-t-il en désignant des HLM inoccupés depuis plus de 10 ans.

 

En sortant du Jokhang, Tsoepel nous indique une stèle ancienne sur laquelle est gravé le « Traité de l'oncle et du neveu », d'un côté en tibétain, de l'autre en chinois.

-elle date de 823 et signe un pacte entre la dynastie tibétaine des Tubo (627-877) et la dynastie chinoise des Tang (618–907).

Il pointe du doigt les caractères tibétains et lit : « L'oncle et le neveu sont convenus d'un commun accord que leur pays ne font qu'un, qu'ils scellent un traité de grande union qui sera éternel et aura pour témoins les dieux et les mortels et sera toujours apprécié par les générations à venir. »

- une stèle identique se trouve à Xian, et une autre à la frontière sino-tibétaine de l'époque ; c'est en raison de l'immense territoire que Songtsen Gampo a conquis au 7ème siècle et confirmé par ce pacte signé au 9ème siècle que notre dalaï-lama réclame l'indépendance de ce « Tibet historique » qu'il appelle aussi le « Grand Tibet » parce qu'il est deux fois plus étendu que la « Région autonome du Tibet » délimitée par les Chinois, explique Tsoepel, convaincu du bon droit de son maître spirituel.

 

Un peu estomaquée par une pareille constriction historique, je lui demande à brûle-pourpoint :

- ha ? donc si Macron se met à revendiquer le territoire conquis par Charlemagne, il serait dans son droit ? Alors on pourrait aussi imaginer la Grèce qui exige le territoire d'Alexandre le Grand ou, pourquoi pas, Angela Merkel qui convoite les terres sur lesquelles régnait Attila... et où s'arrête-t-on ? Peut-être à Netanyahou qui, pour récupérer la terre d'Abraham, élève des murs à l'endroit même où Jésus est venu libérer son peuple ?

Constatant la mine déconfite de notre ami, une injonction interne m'ordonne de changer de cap sans tarder. Je pointe du doigt une petite maison sur le coin de la place du Barkhor, poussée dans le vide par un monstrueux « Dicos », un fast-food chinois très prisé par les jeunes Tibétains, autant que les Burger King, Pizza Hut et KFC qui chacun se sont trouvé un emplacement adapté à leur haute valeur spirituelle dans les venelles du Barkhor. Je demande à Tsoepel s'il connaît les gens qui habite dans la petite maison du coin et, tout à coup souriant, il me répond :

- c'est la veuve de Tashi Tsering qui y vit, elle est seule maintenant depuis la « grande transformation » de son mari. C'était un homme honnête et généreux, il a fait beaucoup de bien aux Tibétains en créant des écoles et des instituts techniques pour que les jeunes s'éduquent et qu'ils apprennent un métier. Il a même écrit un dictionnaire trilingue : tibétain, chinois, anglais. Vous le trouverez dans les librairies du centre. 

Confirmation : j'ai trouvé le dictionnaire trilingue de Tashi Tsering dans trois librairies différentes, dont la « Xinhua Shudian », la librairie d'État. Il se trouvait aussi dans une petite librairie branchée où des arbres poussaient entre les rayonnages, ceux-ci croulaient sous les livres d'art, les romans et les essais, des livres scientifiques et historiques, tant en tibétain qu'en chinois, et certains en anglais. Les clients pouvaient s'asseoir pour prendre un thé au beurre ou un café au lait en consultant les ouvrages et, au mur, étaient épinglés des centaines de messages de touristes de passage qui donnaient leur appréciation du lieu, ou convenaient d'un rendez-vous avec des amis en laissant un numéro de GSM, ou racontaient un souvenir de voyage.

Avec le regret de n'être pas revenue à temps pour le saluer, je me rappelle de cette dernière soirée que nous avons passée avec Tashi Tsering quand nous sommes venus le voir en 2009. Il avait insisté pour nous amener dans un restaurant tenu par un de ses amis et d'où la vue sur la vieille ville rivalisait avec une image de carte postale ; ce fut une belle soirée d'été qui écoutait les murmures de la ville montés avec douceur vers le silence des étoiles. Le monde semblait entièrement en ordre et entre toutes ces choses bien alignées, il y avait suffisamment d'espace pour se rappeler que si certains croient à la vie après la mort, d'autres croient à la vie avant la mort, tel Tashi Tsering et tant d'autres qui ont aimé la vie, éperdument, s'y sont perdus et retrouvés, puis reperdus et encore retrouvés, suivant les infinies oscillations du vivant.

 

 

Tsoepel nous raconte qu'avant 2008, il habitait dans le vieux quartier de Lhassa près de la place du Barkhor, c'est comme cela qu'il connaissait Tashi Tsering qui était apprécié de tous. Mais notre guide a dû déménager en banlieue parce qu'il se faisait harceler par la police à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour des contrôles d'identité, au point où c'en était devenu insupportable pour sa femme et sa fille. Celle-ci avait alors 6 ans, elle devait se lever tôt le matin pour aller à l'école.

- maintenant, j'ai 20 minutes de bus pour rentrer chez moi à partir du centre, dit-il, contrarié. Mais notre déménagement nous a apporté une joie inattendue, deux ans plus tard, notre deuxième fille est née. Elle a maintenant 7 ans et c'est elle que je conduis tous les matins à l'école. L'aînée en a 15, elle étudie à Wuhan, une grand ville à plus de 2000 km d'ici, il faut 44 heures de train pour y arriver. Drolma, mon aînée, a été choisie pour passer ses secondaires là-bas grâce à ses bons résultats scolaires, dit-il fièrement.

Un point d’interrogation s'élève dans mon cerveau, mais j'évite de le formuler pour n'avoir plus à sentir ce décalage de nos deux longueurs d'onde qui diffèrent de quelques lambda : comment s'y prend-il avec sa fille aînée pour raconter l'histoire de son « Grand Tibet historique », alors qu'à l'école, ses livres d'histoire parlent de la « libération pacifique du Tibet », de la création de la « Région autonome du Tibet », du développement du Tibet moderne ? Peut-être que ce mois de périple vers l'ouest en compagnie de Tsoepel va m'éclairer.

Pour l'instant nous déambulons dans les rues du Barkhor entourant le Jokhang. Nous suivons le flot de pèlerins qui, tous, pérégrinent sur la kora4 dans le sens des aiguilles d'une montre. Nous croisons quelques touristes au long nez, et d'autres aux yeux bridés, qui n'ont pas compris que le sens de circulation relève du sacré, comme bien d'autres choses dans ce pays que l'on dit si proche des dieux, mais dont la population eut à subir maints préjudices de la part des représentants de ces mêmes dieux. « Décidément, la religion n'a pas grand-chose à voir avec la spiritualité », me dis-je, juste au moment où à mes côtés, deux nonnes grassouillettes inspectaient la qualité d'un tissus lourd et écarlate du bout de leurs doigts potelés, sans doute des sujets échappés de la nonnerie Tsamkhung toute proche, un couvent qui loge une bonne centaine de leurs consœurs.

 

 

Plus loin, ce sont les appels d'une marchande de légumes et de fruits qui attirent notre attention : pastèques, raisins, kiwis, abricots, pommes, poires, bananes, citrons, grenades, oranges, figues, noix, melons, poivrons, courgettes, jeunes oignons, choux chinois, radis noirs, gingembre, piments, navets, concombres, échalotes, tomates, etc. manquent de rouler hors de leur charrette tellement ils sont abondants. Ils forment des monticules multicolores derrière lesquels se déroule un étrange trafic. Au fond de l'impasse, une vingtaine d'hommes, couverts de bijoux, avec des liasses de billets sortant de la poche de leur veste élimée parlementent, discutaillent, se disputent, se réconcilient, rient, puis passent à un interlocuteur suivant. Tsoepel nous explique que tous les mercredis, se tient ici le marché noir des bijoux où colliers, broches, bracelets, pinces à cheveux et autres trésors ancestraux incrustés de coraux, turquoises, émeraudes, or, argent, lapis-lazuli, perles fines s'échangent et se troquent à prix concurrentiel, derrière des tertres de carottes et des collines d'ananas.

 

 

Dans le vieux quartier du Barkhor, les peintres-artisans de tankas s'appliquent à leur tâche en tenant un GSM de l'autre main pour suivre méticuleusement le modèle standard ; dans l'arrière-cour d'un pâté de maisons, un moine assis entre une machine à laver et une bouilloire solaire se fait tondre la tête, pendant qu'un chat noir s'étire sur la terrasse en bois et qu'une mamy enturbannée arrose amoureusement ses géraniums ; en rue, un dentiste expose ses dents en or, dentiers et autres appareils dentaires en attendant le client sur le pas de sa porte ; juste à côté, une tête de yack et ses deux mamelles pendent à l'étalage d'une boucherie tenue par des musulmans ; elle est suivie d'une boutique où couvre-chefs, robes, bols, tissus, sacoches, bottes, sandales attestent de la couleur rouge et or des lamaseries ; plus loin, un bazar chinois - où se mêlent chaussettes en nylon, ventilateurs, panneaux solaires, sucettes chupa-chups, cahiers et gommes pour les écoliers - côtoie une épicerie tibétaine alignant des mottes de beurre de yack, des sacs de viande séchée, de carrés de fromages enfilés, de curry et de coriandre indiens, devant un éventail de bâtons d'encens à différents parfums.

 

 

Quand nous sortons du Barkhor, le bleu du ciel se fait nuit. Tsoepel veut encore nous montrer le plus célèbre salon de thé de la ville, prisé par tous les Tibétains du quartier qui y viennent régulièrement entre amis ou en famille. Il est bondé en cette fin d'après-midi, mais ici, tout le monde connaît notre guide et une place se fait pour nous à une table commune. Une femme, vieille, petite, maigre, cachée dans un tablier trop large et d'un blanc douteux fait le tour de la salle avec une énorme bouilloire qu'elle tient à deux mains à l'aide d'un vieux chiffon. En passant, celui qui veut voir son verre se remplir lui glisse un billet d'un mao en poche et du plus haut qu'elle peut, elle déverse le massala tea bouillant jusque dans le godet aux bords graisseux. Son sourire édenté ajoute au breuvage une saveur hospitalière.

 

Notes :

1 argile blanc très fin

2 Là où se dresse le Potala depuis 1645

3 Les Chinois appellent les Européens les "da bize" ou "Longs nez"

4 Circombulation autour d'un lieu sacré