Soins de santé au Tibet, quelques éléments

par Jean-paul Desimpelaere, le 12 novembre 2010

Les soins de santé et les conditions d'hygiène se sont nettement améliorés au cours des dernières décennies, amenant à une croissance rapide de la population tibétaine. Au début des années cinquante, elle comptait environ 1 250 000 personnes, alors qu'au début de ce millénaire, les Tibétains sont environ 2 500 000.

 

Dans la région de Qamdo, dans l’est du Tibet, il y avait environ 4000 lépreux en 1960. Dans les années 1960 le nombre de lépreux a vite diminué (+/- 1000). Depuis les années 1990 la maladie a disparu.

Les épidémies ont frappé régulièrement dans l’ancien Tibet où régnait « une vie en communauté harmonieuse et durable », comme le prétend le 14ème dalaï-lama. Rien qu’à Lhassa il y eut en 1925, 7000 décès dus à une épidémie de variole. A noter qu’à Lhassa ne comptait que quelques dizaines de milliers d’habitants. De 1934 à 1937, il en mourut 5000 par le typhus.

La cataracte est une maladie des yeux encore largement répandue au Tibet. Depuis 2002, une campagne s’est mise en route pour enlever gratuitement cette petite pellicule des yeux des personnes atteintes. La nouvelle sécurité sociale commence lentement à prendre forme au Tibet. Une minorité de la population est déjà « sous contrat », en commençant par les gens travaillant dans des entreprises et des administrations. Une femme qui, depuis 1959, participa à l’entretien des routes pouvait en 2003, à ses 50 ans, prendre sa retraite et percevoir une pension de 202 euros par mois. Le Tibet compte environ 200.000 personnes de plus que 60 ans.

L’infrastructure pour les soins de santé est gratuitement mis à disposition par l’autorité de Lhassa, au niveau départemental. Chaque agriculteur ou berger du Tibet reçoit depuis 1993 une « prime de santé ». C’est un avantage par rapport aux autres agriculteurs chinois.

« Il y a encore du travail à faire pour une meilleure régulation des naissances. Les femmes sont encouragées pour mettre les enfants au monde dans un hôpital. Les distances et le transport sont encore un problème, mais aussi la mentalité, les anciennes habitudes. Il n’y a pas si longtemps encore, les femmes -de quel que soit le milieu duquel elles appartenaient- devaient accoucher dans l’étable, à côté des moutons et des yacks. C’était l’habitude. » Dr Yeshu Yangzam, directrice de la pédiatrie à l’hôpital publique de Lhassa et députée du Congrès National.

Affiche d'info concernant la transmission de parasites par les animaux (Sichuan, frontière du Tibet, 2007)
Affiche d'info concernant la transmission de parasites par les animaux (Sichuan, frontière du Tibet, 2007)